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Tunisie

LA MENACE DES REVENANTS

Par Frida Dahmani - Publié en mars 2017
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Premier « exportateur » de combattants terroristes en Syrie et en Irak, le pays est confronté à ceux qui rentrent au bercail. Une partie est emprisonnée, l’autre sous surveillance. Le gouvernement peine à trouver des solutions. Et la population s’inquiète.

 

« J’AI L’IMPRESSION D’ÊTRE ENTOURÉ D’INCONSCIENTS QUI ONT OUBLIÉ LES ANNÉES NOIRES EN ALGÉRIE »

Tunis, le 8 janvier. Sur l’emblématique avenue Habib Bourguiba, près de 2 000 manifestants battent le pavé pour s’opposer au retour au pays des jihadistes depuis les fronts syriens et irakiens. Une occasion d’exprimer leur colère à l’égard des islamistes tunisiens qui, à la faveur de leur passage au pouvoir en 2012 et 2013, ont protégé, parfois favorisé, le départ de ceux que Rached Ghannouchi, président d’Ennahda, désigne comme ses « enfants ».

« Ce sont ceux de Ghannouchi et non les nôtres ! » scandent les manifestants, qui accusent également Ali Larayedh, l’ancien ministre de l’Intérieur, d’être « l’artisan du terrorisme » et assurent que « le peuple ne se laissera pas faire ». La chute d’Alep a fait du repli des jihadistes vers leur pays d’origine une réalité tangible dont l’imminence soulève les craintes de la population et installe un climat délétère. Pour les autorités tunisiennes, ils seraient exactement 2 926. Mais selon l’Organisation des...

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