Aller au contenu principal

Le chemin vers demain

Par zlimam - Publié en septembre 2018
Share
En croissance, résistant face aux crises, le pays est sur une voie ascendante. L’objectif ultime restera d’amplifier à long terme les politiques d’émergence.
 
Lundi 30 juillet, Abidjan. Le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly lance les travaux du 4e pont de la capitale économique. Un chantier particulièrement imposant de 142 milliards de francs CFA qui devra relier la commune de Yopougon (près d’un million d’habitants) au Plateau, le centre des affaires de la ville. Le chantier attribué au géant chinois CSCEC (China State Construction Engineering Corporation) devrait être mené tambour battant et livré en août 2020. Si tout va bien, donc à quelques semaines de la fameuse élection présidentielle d’octobre 2020.
On peut évidemment tout dire de l’équipe menée par le président Alassane Ouattara depuis début 2011, sauf qu’elle n’a pas été active et ambitieuse sur le plan économique. Investissements massifs dans les infrastructures, développement des filières exportatrices, endettement contenu, croissance élevée (entre 6 et 10 % depuis huit ans…), le pays a été transformé et on est bien loin de la longue période de stagnation, des opportunités perdues depuis les années 1990 et la succession d’Houphouët.
Évidemment, les défis sont là, multiples, inhérents à toute économie en voie de développement : compétitivité des entreprises, des services de l’État, transparence, santé, éducation, formation des jeunes, marché de l’emploi… Mais la Côte d’Ivoire est sur une voie ascendante, en progrès. Elle a su aussi prouver sa capacité de résilience aux crises, sa solidité et sa crédibilité financière. Elle dispose aussi d’une véritable capacité de management, d’un leadership politique avec un agenda clair, d’une génération de femmes et d’hommes publics, d’entrepreneurs en place, avec la ferme ambition d’animer, de soutenir le chemin vers l’émergence. Enfin et surtout, la Côte d’Ivoire est en paix, engagée dans un long et complexe processus d’unification, de réconciliation, de construction d’une identité nationale à la fois multiple et forte.
Retour dans ce contexte à l’élection présidentielle de 2020. Tout le monde en parle. Les plans d’étatsmajors et les grandes manoeuvres sont en action. Citoyens, acteurs du jeu politique, paysans de la boucle du cacao ou du Grand Nord, jeunes urbanisé et branchés d’Abidjan, investisseurs ivoiriens et banquiers internationaux, chacun se sent concerné par l’échéance. La crise électorale et la tragédie de 2010 ne sont pas si loin. Cette mémoire est encore vive, même si l’on sent bien que la Côte d’Ivoire a passé un véritable cap, qu’elle semble aujourd’hui suffisamment solide, stable, soucieuse d’unité, pour affronter relativement sereinement une échéance politique majeure.
 
Même s’il est encore (un peu) prématuré d’évaluer les futures forces en présence (la politique permet tous les arrangements jusqu’à la dernière minute…), 2020 s’annonce comme une véritable étape historique dans le chemin de la jeune République. Le président Alassane Ouattara, qui garde ses options ouvertes, a néanmoins appelé à un changement générationnel, à un passage de flambeau. D’une manière ou d’une autre, 2020 sera l’occasion d’une nette clarification des alliances et des forces politiques. Il y a aura fort probablement une véritable compétition électorale et il faudra que les institutions soient à la hauteur des enjeux.
L’objectif ultime restera de maintenir et d’accroître, d’amplifier sur le long terme, les politiques d’émergence. De soutenir ceux qui auront une vision claire de l’avenir économique du pays, qui dépasseront le « court-termisme » politique. Sortir de la pauvreté, de la fragilité est un objectif long. Le progrès doit s’ouvrir à tous, sortir des grandes villes et des élites pour aller vers les plus fragiles et les périphéries. Il faut lutter pour résoudre les problèmes d’aujourd’hui et aussi mobiliser les énergies sur les défis qui arrivent : démographie, changement climatique, mutations technologiques, concurrence planétaire…