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TROIS EXEMPLES DE RÉALISATIONS MAJEURES

Par François.BAMBOU - Publié en novembre 2017
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Électricité : doper la production
En plus de résorber le déficit intérieur, les infrastructures en cours de réalisation dans le secteur de l’électricité visent à faire du Cameroun un pays exportateur d’énergie.
 
HYDROÉLECTRICITÉ, solaire, centrales thermiques, biomasse. Pas un seul compartiment de la production énergétique n’est négligé par le Cameroun, déterminé à couvrir l’ensemble des besoins des entreprises et des ménages en énergie électrique. Le plus emblématique de ces projets est le barrage de Lom Pangar. Un ouvrage de retenue d’une capacité de 6 milliards de mètres cubes d’eau, dont la construction a été achevée fin 2016 et qui permet de réguler le débit de la Sanaga pour augmenter la capacité de production des centrales existantes comme Édéa et Song Loulou et fournir assez d’eau pour la construction d’autres barrages, comme Nachtigal ou Song Mbengue. Il est en outre prévu l’implantation d’une usine hydroélectrique de pied d’une puissance de 30 MW, dotée de quatre groupes de 7,4 MW chacun. L’énergie produite sera évacuée sur Bertoua par une ligne à haute tension de 90 kV sur environ 120 km, principalement pour alimenter la région de l’Est. Implanté sur le fleuve Ntem, près du village de Nyabizan, le barrage hydroélectrique de Memve’ele offre une puissance installée de 201 MW à injecter dans le réseau interconnecté sud (RIS). La construction du barrage et de ses voies d’accès étant achevée, le gouvernement a commencé cette année l’installation de la ligne d’évacuation d’énergie à 225 kV, d’une longueur d’environ 300 km reliant Nyabizan (poste sortie d’usine) à Yaoundé (poste d’Oyom-Abang), et le poste de transformation et d’interconnexion d’Ebolowa.
L’aménagement hydroélectrique de Mekin est également l’un des projets d’infrastructure énergétique prioritaires. Cet ouvrage dont la construction est en cours d’achèvement comprend un barrage-réservoir d’une capacité de 105 millions de mètres cubes d’eau, une usine de pied de 15 MW et une ligne de transport haute tension de 63 kV reliée au réseau interconnecté sud (RIS).
Livrée au début de l’année 2013, la centrale thermique à gaz de Kribi a une capacité de 216 MW injectée sur le réseau électrique national à travers une ligne de transport de 225 kV sur 100 km. De quoi alimenter quelque 163 000 ménages, et générer une réserve d’énergie de 50 MW pour Alucam, l’industriel de l’aluminium qui réfléchit à l’extension de ses capacités de production.
Au-delà de ces ouvrages, l’ensoleillement généreux du Cameroun a conduit un nombre croissant d’opérateurs à investir dans la production d’énergie propre. Pour sa part, l’État a lancé un projet qui devrait inonder plusieurs villes secondaires en énergie solaire. En novembre 2016, l’entreprise chinoise Huawei a lancé à Ngang, dans la région du Centre, la première séquence du projet de l’électrification de 1 000 localités par énergie solaire photovoltaïque à travers le pays.
 
L’habitat social sort de terre
Le programme des logements à prix modérés produit ses premières oeuvres.
 
POUR couvrir les besoins en logements, le chef de l’État a lancé la construction de 10 000 unités et l’aménagement de 50 000 parcelles. Selon Jean-Claude Mbwentchou, ministre de l’Habitat et du développement Urbain, 4 500 d’entre eux sont déjà achevés à Yaoundé et Douala. Le ministre cite aussi les 1 675 logements sociaux dont la construction a été confiée aux PME nationales, et qui se déploient à Yaoundé sur le site d’Olembé et à Douala sur celui de Mbanga-Bakoko, réalisés à 60 %. Le programme mis en oeuvre par la société chinoise Shenyang pour la construction de 1 500 logements, est entièrement achevé dans les villes de Yaoundé (660 unités), Douala (660 unités), Limbé, Bafoussam, Bamenda et Sangmélima, où 50 habitations ont été construites dans chacune de ces localités. Pour ce qui est du projet de construction de 32 immeubles de 640 logements à Yaoundé dans la zone d’Olembé, par la firme suisse Coffor CEMAC S.A., le ministre estime le taux d’avancement des travaux à 25 %. D’ici à l’année prochaine, assure-t-il, les 800 logements prévus dans le plan d’urgence triennal seront achevés. Pour rendre ces habitations accessibles au plus grand nombre, l’État a pris en charge le foncier, les études, les aménagements des voiries et le raccordement des réseaux des concessionnaires en plus d’une subvention spéciale sur les coûts de construction, décidée par le chef de l’État, de l’ordre de 40 %. « Le coût des logements produits avec la coopération chinoise et dans le cadre du plan d’urgence, sera très abordable », indique le ministre, qui confirme que l’aménagement des 50 000 parcelles constructibles par la Maetur se poursuit.
Le programme de 10 000 unités doit s’étendre dans d’autres villes industrielles (Edéa, Kribi, Limbé), universitaires (Soa, Dschang, Bangangté, Ngaoundéré et Maroua) et des chefs-lieux de départements (Bafia, Batouri, Nkongsamba, Kousséri, Sangmélima et Kumba). En outre, le gouvernement a signé avec la société italienne Pizzarotti, pour la mise en oeuvre d’une phase expérimentale de construction de 1 000 logements à Mbankomo dans la banlieue de Yaoundé, tandis que la firme chinoise (Shenyang) devrait produire 3 200 nouvelles unités à Yaoundé et Douala.
 
Kribi : le port le plus compétitif du golfe de Guinée
La construction du port en eau profonde est achevée et ses équipements de manutention installés.
 
« KRIBI sera, demain, le grand port en eau profonde de cette partie de notre littoral. C’est de là que nous exporterons nos minerais – fer, cobalt, aluminium, hydrocarbures – mais aussi les productions agricoles de notre arrière-pays », disait Paul Biya, le 8 octobre 2011, lors de la cérémonie de lancement du chantier. Pari tenu : la construction de la plateforme portuaire ultra-moderne est achevée. Le port comprend des systèmes de contrôle et de communication, de navigation, de levage et manutention, des véhicules et bateaux de remorquage. L’ouvrage pourra accueillir des grands navires de commerce d’une capacité de 100 000 tonnes et d’un tirant d’eau de 15 à 16 mètres. De ce fait, Kribi palliera les insuffisances du port de Douala, par où transitent jusqu’ici 95 % des échanges extérieurs du pays, mais dont le chenal souvent ensablé accueille des navires de 15 000 tonnes au plus. Pour le ministre Louis Paul Motaze, président du comité de pilotage de la construction du complexe industrialo-portuaire de Kribi, « ce port marque le début d’une ère nouvelle dans le développement économique du pays. Le Cameroun va accélérer son industrialisation par la mise en exploitation du fer et de la bauxite. De grandes industries, de l’aluminium à la liquéfaction du gaz naturel, génératrices de métiers divers par les filières associées, vont s’implanter dans la zone. Cet ensemble va générer plus de 20 000 emplois directs et autant d’emplois indirects, ainsi que l’éclosion d’une ville nouvelle de près de 100 000 habitants dotée d’infrastructures sociales adéquates », ajoute-t-il.
Le port comprend un terminal à conteneurs 400 000 EVP(conteneur équivalent vingt pieds) dès la première phase, avec une extension à 1 000 000 EVP à l’issue de la seconde phase en cours. Il est également prévu un terminal aluminium, un terminal hydrocarbures et un polyvalent. Un trafic de transbordement s’ajoutera également. Quant à l’appontement minéralier (quai spécifique) prévu dans le cadre de l’exploitation du fer de Mbalam, il fera transiter 35 millions de tonnes par an d’exportation du minerai. Le projet de gaz naturel liquéfié (GNL) conduit par la société nationale des hydrocarbures SNH et GDF-SUEZ devrait également générer un trafic d’environ 3,5 millions de m3. Et un volume transporté d’environ 2 millions de tonnes d’exportation d’alumine est attendu du projet Cam Alumina. Le contrat pour l’extension des quais a déjà été signé, et les terminaux ont été mis en concession au profit des groupements Bolloré/CMA CGM/CHEC (conteneurs) et KPMO (terminal polyvalent).