Hambak,
Son destin et la suite
La disparition brutale d’Hamed Bakayoko, Premier ministre, compagnon de route du président Ouattara, personne clé du dispositif politique, a stupéfié la Côte d’Ivoire. Le pays se relève de ce traumatisme, tout en cherchant à reprendre le cap de la modernisation.
On n’y croit pas, on s’attend encore à le voir arriver, à le voir débouler même, avec sa stature, sa taille, sa force, son rire, à le voir en mouvement, à le voir traverser, courir, haranguer, expliquer, faire campagne, cajoler, à le voir danser et chanter, à le voir calculer, planifier, répondre à 15 coups de fil en même temps, à le voir parler d’art, de mécénat, et prêt dans la seconde à courir la brousse, à remonter au maquis. On le voit chez lui, gentleman élégant, entouré des siens, de sa femme Yolande, de ses enfants, on le voit heureux de faire visiter sa maison. On le voit louvoyant habilement dans les méandres de la politique du pays, on le voit tonique, énergique, à la limite, souvent en surrégime, confiant, exubérant. On le voit vivant, incontournable, et pourtant, il est parti soufflé comme une bougie par un cancer foudroyant, en quelques semaines. À 56 ans, dans la fleur de l’âge. Et alors que l’avenir lui semblait grand ouvert.