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Littérature

Nuit blanche

Par CATHERINE FAYE - Publié en mars 2021
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Leila Slimani, Le parfum des fleurs de la nuit Leila Slimani, Le parfum des fleurs de la nuit. DR

Une déambulation nocturne dans un musée à Venise, où l’autrice du Pays des autres se laisse envahir par ses fantômes intimes.

Elle aurait dû dire non. Respecter la règle impérieuse de l’écriture qui consiste à refuser toute sollicitation étrangère au cheminement créatif. « L’écriture est la discipline. Elle est renoncement au bonheur, aux joies du quotidien. » Mais en acceptant de laisser de côté le manuscrit de son prochain roman et de passer une nuit enfermée dans la Punta Della Dogana, à Venise, pour apporter sa contribution à la collection « Ma nuit au musée », Leïla Slimani n’a pas vraiment failli. Peut-être a-t-elle même cédé à une invitation inconsciente, à une contrainte supérieure : se confronter à la solitude nocturne, aux déambulations psychiques et à l’avènement de soi, livrée aux pierres et au silence de l’ancien bâtiment des douanes, au milieu des œuvres d’art de la collection de l’homme d’affaires français François Pinault. Une expérience singulière et le surgissement d’une voix intérieure d’une intensité saisissante.

Comme une chanson douce sur sa propre enfance, la création littéraire et la liberté d’être soi. Leïla Slimani, Le Parfum des fleurs la nuit, Stock, 128 pages, 18 €.