Africa Day
L’Afrique se retrouve à Monaco!
Le premier Africa Day, à l’initiative du Club des entrepreneurs monégasques en Afrique (CEMA) et en partenariat avec le Monaco Economic Board (MEB), qui avait pour thème «Green & Digital Africa », a regroupé le mercredi 29 juin une centaine d’entrepreneurs, de personnalités publiques et de représentants du gouvernement monégasque au Yacht Club de Monaco.
Frédéric Geerts, président du CEMA, a ainsi pu présenter un certain nombre d’invités de marques : Lionel Zinsou, ancien Premier ministre du Bénin et Managing Partner de la banque SouthBridge ; Étienne Giros, président du Conseil français des investisseurs en Afrique (CIAN) et président du Conseil européen des affaires pour l'Afrique et la Méditerranée (EBCAM) ; Khaled Igué, fondateur du think tank Club 2030 Africa ; Olivier Mushiete, directeur général de l’Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN) ; Jean Castellini, conseiller de gouvernement-ministre des Finances et de l’Économie monégasque ; Guillaume Rose, directeur général exécutif du Monaco Economic Board ; Isabelle Rosabrunetto, directeur général du département des Relations extérieures et de la Coopération monégasque ; Johanna Houdrouge, du groupe Mercure International, vice-présidente du CEMA, ainsi que d’autres dirigeants émérites…
Frédéric Genta, délégué interministériel à l’Attractivité et à la Transition numérique monégasque, aura ouvert les débats en soulignant les ambitions et les atouts de la principauté.
Ce fut une journée solaire, chaleureuse et intense, où entrepreneurs, personnalités publiques, représentants du gouvernement monégasques et étrangers ont pu confronter leurs points de vue sur la situation et les perspectives du continent africain. On a ainsi pu, dans les différents panels, souligner l’immense potentiel minier et agricole de l’Afrique, les perspectives en matière de nouvelles technologies. Mais aussi les exigences de gouvernance et de transparence, les exigences du changement climatique. Et l’impact des crises actuelles, en particulier celle du conflit en Ukraine et ses répercussions sur les chaînes alimentaires et logistiques.
L’expérience monégasque dans un certain nombre de domaines (agriculture, sécurité, distribution, investissement et développement durable) aura été mise en avant. Les représentants privés et publics de la principauté auront plus que jamais souligné cette ambition pour l’Afrique. Sur le fond, un afro-optimisme raisonnable aura émergé des discussions. Avec d’une part, des paramètres positifs portés par les bons indices macroéconomiques du continent, ses opportunités de marchés grandissantes, sa résilience, son potentiel de « poumon du monde », sa capacité à mieux gérer les crises (comme ce fut le cas avec le Covid-19). Et de l’autre, de véritables défis à relever : l’impact démographique, la nécessaire réforme dans certains secteurs tel l’agriculture, le besoin d’infrastructures. Et comme l’a souligné Lionel Zinsou, si l’Afrique n’a pas réellement de difficultés macroéconomiques, elle doit faire face à un véritable risque « macrosocial ». Non pas dans les campagnes où le niveau de vie progresse, mais l’impact de l’inflation et des prix agricoles touchent plus durement les populations pauvres urbaines et périurbaines, qui représentent un poids « politique » conséquent. Enfin, comme l’ont souligné Zyad Limam et d’autres participants, l’Afrique doit résoudre une question-clé : celle des financements. Le continent est une vaste terre de promesses, mais il a besoin de capitaux pour réellement entrer dans l’émergence. Des capitaux pour les États, des marges budgétaires pour faire face aux crises, mais également des crédits pour les entrepreneurs, pour les ménages, pour les consommateurs.
Sur la question essentielle du développement durable, Olivier Mushiete aura souligné les potentialités ainsi que les défis qui marquent les enjeux de la protection de la forêt et de la conservation. Dans ce domaine, autant – voire plus – qu’ailleurs, la question des ressources et de la coopération internationale reste des paramètres stratégiques.
Le débat sur l’économie digitale, coanimé en mode hybride par Jean-Michel Huet, Associé chez BearingPoint, et Denis Ruyant, secrétaire général du CEMA, aura lui permis de poser les enjeux de la souveraineté numérique. Si le continent est devenu une terre de développement des télécoms et des nouvelles technologies, il doit pouvoir contrôler de plus en plus ses propres données. Aujourd’hui, moins de 5 % de ses données sont stockées « sur place ».
L’Afrique audacieuse et en mouvement reste le pari de tous. Et tous ont promis de se retrouver à Monaco l’année prochaine, pour la deuxième édition de l’Africa Day !