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Le parc national de Namib-Naukluft.TRIPS ALAMY
TRIPS ALAMY
Évasion

African Trips

Par Luisa Nannipieri - Publié en novembre 2023
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​​​​​​​Dix idées de séjours pour parcourir le continent, entre spots qui montent, circuits culturels, destinations hors des sentiers battus et coins étonnants où se ressourcer, en faisant du sport ou simplement en profitant de ce que la nature offre.

1. Se retirer dans le désert de Namibie

Le Zannier Hotels Sonop.TRIPS ALAMY
Le Zannier Hotels Sonop.TRIPS ALAMY

​​​​​​​L’écolodge Sonop n’est pas pour toutes les bourses, mais l’expérience est exceptionnelle. Le lieu se situe dans la réserve privée du groupe hôtelier Zannier, dans le sud du désert du Namib, entouré de dunes et de roches polies par l’érosion. Un paysage lunaire à 300 km de la première ville digne de ce nom, qui cache un éventail impressionnant de faune sauvage, dont des zèbres, des koudous ou encore des léopards. Le fleuron namibien de la chaîne française reprend les codes des opulents campements des explorateurs du XIXe siècle, revisités au goût des touristes écoresponsables. Soit une empreinte énergétique et carbone minimale, depuis la construction du lodge jusqu’à la gestion quotidienne de l’eau et des déchets. Dans les 10 spacieuses chambres-tentes posées sur pilotis et cachées par les rochers, on trouve des lits à baldaquin, des baignoires sur pieds et des meubles chinés. Verres en cristal et service de porcelaine accompagnent le dîner, et le «cocktail lounge» évoque avec subtilité la splendeur des boudoirs anglais. Tout contribue ainsi à créer une atmosphère hors du temps et invite, en même temps, à la relaxation et à l’aventure. Les écuries privées permettent notamment d’explorer le désert à cheval, pour mieux se laisser se séduire par sa rude beauté et entrer en communion avec la nature. Le soir, après un dîner gastronomique, on se détend lors d’une séance de cinéma en plein air ou simplement en levant les yeux au ciel. Le Zannier Hotels Sonop se trouve en effet dans l’une des 20 réserves internationales de ciel étoilé, ce qui en fait l’un des lieux les plus étonnants au monde pour observer les étoiles dans toute leur splendeur. 

​​​​​​​2. S’émerveiller dans les forêts du Congo

Le nord de la République du Congo est recouvert d’une forêt tropicale humide et dense, qui est, par sa dimension, le deuxième poumon vert de la planète après l’Amazonie. L’écosystème du bassin du Congo, unique, est préservé depuis 1935 par le parc national d’Odzala-Kokoua: étendu sur plus de 13000 km2, celui-ci abrite environ 7500 gorilles des plaines occidentales (soit la plus importante population vivant dans un parc), plus de 5000 éléphants de forêt d’Afrique (environ 16 % de ceux présents sur le continent) et au moins 450 espèces d’oiseaux. Si la contrebande des espèces sauvages dans la région continue de poser un défi majeur, l’État et la fondation qui gère cette réserve misent depuis 2010 sur le développement de l’écotourisme pour garantir la durabilité de ce site magnifique et offrir des sources de revenus stables aux communautés locales. C’est pourquoi tout séjour dans le parc est strictement régulé: l’accès aux trois lodges touristiques haut de gamme, au beau milieu de la nature, est géré par l’opérateur privé Kamba African Rainforest Experiences. Les visiteurs peuvent séjourner au Lango Lodge, perché au-dessus du point d’eau où se rassemblent bisons et éléphants, au Mboko Lodge, où se croisent la savane, le fleuve et la forêt (tous deux à la lisière du parc), ou bien au Ngaga Lodge (au cœur de la zone protégée): avec ses six bungalows exclusifs nichés entre les arbres pouvant accueillir 12 personnes au maximum, un pont d’observation et une zone commune qui s’élèvent au-dessus de la forêt, ce dernier est le lieu parfait pour voir de près les gorilles dans leur milieu naturel…

Le Ngaga Lodge, au cœur de la zone protégée.ALAMY
Le Ngaga Lodge, au cœur de la zone protégée.ALAMY

3. Suivre les pas d’Agatha Christie sur le Nil

Le Steam Ship Sudan.DR
Le Steam Ship Sudan.DR

Intégré en 1921 à la flotte du pionnier du tourisme Thomas Kook, le Steam Ship Sudan est le bateau à vapeur qui a inspiré à Agatha Christie l’un de ses romans les plus célèbres: Mort sur le Nil. En 1934, l’écrivaine prend place parmi les canapés en velours, les fauteuils en rotin sur le pont et les précieuses boiseries, espérant poser quelque temps sa plume et faire une pause. Elle terminera son voyage prête à écrire l’aventure la plus connue du détective belge Hercule Poirot, stimulée sans doute par l’atmosphère à bord et les paysages envoûtants qui accompagnent la traversée: les palmeraies sur les rives, les vestiges des Pharaons, l’aube et le coucher du soleil sur les paisibles eaux du fleuve… Un peu plus d’un siècle après sa mise à flot, le SS Sudan n’a plus de moteur à vapeur, mais navigue toujours entre Louxor et Assouan, avec une poignée de passagers et un service impeccable. Il a été entièrement restauré dans les années 2000 par l’agence Voyageurs du monde, sans presque rien modifier du dessin original, et sa décoration, intimiste et douillette, a été étudiée pour restituer subtilement le charme si particulier de la Belle Époque. Ses 18 cabines et six suites, réparties sur trois niveaux, sont équipées de lits dorés ou cuivrés, d’anciens téléphones à cadran et décorées avec une belle variété de tissus et d’objets égyptiens chinés dans les bazars du Caire. La suite «Agatha Christie» (chaque chambre évoque l’histoire du navire et de l’Égypte) est dotée d’une grande baie vitrée, qui offre une vue panoramique sur le Nil depuis la proue. L’emplacement est parfait pour profiter d’une croisière organisée sur mesure, pouvant aller de 6 à 14 jours selon la saison et l’itinéraire.

Le Steam Ship Sudan.MILAN SZYPURA/HAYTHAM/RÉA
Le Steam Ship Sudan.MILAN SZYPURA/HAYTHAM/RÉA

4. Faire un city break à Kigali, ville phénix

Bienvenue à Kigali, la ville des mille collines, qui se plaît à se décrire comme la cité la plus «clean» d’Afrique. La ville phénix aussi, profondément marquée par la tragédie du génocide et qui se reconstruit avec une féroce envie de modernité et d’ouverture au monde. Ici se développe un hub financier, technologique, touristique, porté par l’ambition et la volonté de dépasser les contraintes. Malgré l’enclavement et les difficultés, la capitale du Rwanda figure désormais dans le top 3 continentale (après l’Afrique du Sud et le Maroc) pour l’accueil de congrès et l’hôtellerie haut de gamme. Avec, comme point focal, le fameux Convention Center, inauguré en 2015 et dont le dôme illumine le centre-ville. Une structure futuriste à laquelle s’est adossé un hôtel Radisson Blu (radissonhotels.com). La création de ce pôle a entraîné l’arrivée d’enseignes majeures dans le secteur du tourisme, des conférences, de l’entertainment. Avec le Kigali International Financial Center, lancé en décembre 2017, la ville – dopée par cet écosystème dynamique – s’est imposée en quelques années seulement comme la 5e place financière d’Afrique, derrière Casablanca, Le Cap, Johannesbourg et l’Île Maurice. Les autorités parient également sur les sports qui en appellent à une jeunesse mondialisée et connectée. En particulier le basket-ball, qui profite d’une magnifique salle modulable, la Kigali Arena, inaugurée en août 2019. En août 2023, c’est là que s’est tenu l’Afrobasket féminin, qui a vu le couronnement des Nigérianes. L’Afrobasket hommes s’était, lui, tenu en septembre 2021, dans le même lieu, mais avec une victoire des Tunisiens. Sage, industrieuse, active, la ville cherche aussi à développer une scène gastronomique et une ambiance festive la nuit tombée. Un exercice parfois complexe. Tout récemment, le gouvernement a imposé un couvre-feu contre la pollution sonore, avec nécessité de fermer à 2 heures du matin le week-end (et 1 heure en semaine). Certains endroits restent incontournables comme le Pili Pili, un boutique-hôtel avec piscine, DJ, cocktails corsés de renommée, et vue imprenable sur la ville. Évidemment, le voyage à Kigali est un voyage de mémoire. Venir ici, c’est enfin et surtout se replonger dans l’histoire tragique, douloureuse, du génocide des Tutsis de 1994. La visite au Mémorial du génocide s’impose, un lieu de recueillement, de sépulture, et aussi de réflexion sur la violence des hommes et la construction de la paix.

Le Kigali Convention Center et le Radisson Blu.
Le Kigali Convention Center et le Radisson Blu.

5. Boire du rhum et du thé à l’île Maurice

Avec ses eaux turquoise, ses plages de rêve et son arrière-pays tropical, l’île est un véritable paradis à arpenter de long en large. Ce pays chaleureux, au riche patrimoine culturel et populaire, est également à découvrir à travers ses circuits organisés autour du rhum et du thé. Proposés par des hôtels, comme le 5 étoiles Anantara Iko, qui compose des expériences sur mesure au départ du sud-est de l’île, ils peuvent aussi être facilement organisés en autonomie. Introduite dans le pays par les Hollandais en 1500, la canne à sucre (à laquelle la couleur verte sur le drapeau mauricien fait référence) est toujours omniprésente: cette plante est l’ingrédient de base des grands crus de rhum, distillés de manière traditionnelle aux quatre coins de l’île. Au sud-ouest, la Rhumerie de Chamarel propose des sélections de cuvées exceptionnelles; au nord, le Château de Labourdonnais, un bijou âgé de plus de 150 ans spécialisé dans le rhum agricole, accueille un restaurant gourmand; au sud, le Domaine de Saint-Aubin est un bel arrêt; et au centre, Oxenham, le dernier arrivé parmi les producteurs, fait découvrir des rhums de mélasse distillés en alambic. Cette propriété historique, datant de 1819, est aussi une étape de la Route du thé, un parcours gastronomique et culturel en trois arrêts à travers la partie méridionale du pays. Les habitants adorent cette boisson chaude, notamment à la vanille ou au citron, et servie avec des mets salés ou sucrés. Découvrir sa production signifie se balader entre maisons coloniales restaurées (comme au Domaine des Aubineaux) et végétation luxuriante. La visite de l’usine et du musée du thé au Domaine de Bois chéri est incontournable. Petit plus: on peut réserver une nuit insolite dans le domaine, à l’intérieur du Bubble Lodge, un écodôme semi-transparent installé au bord du lac. 

La Rhumerie de Chamarel.ALAMY
La Rhumerie de Chamarel.ALAMY

6. Respirer dans la baie de Grand-Béréby

La baie de Grand-Béréby, dans le sud-ouest de la Côte d’Ivoire, a fait son entrée officielle dans le club plus que restreint des Plus belles baies du monde. Du nom de l’association internationale d’origine bretonne qui compte en tout 42 baies sur les cinq continents, le label ne certifie pas seulement la beauté des paysages naturels et des eaux calmes et translucides qui baignent ce bout de côte près du Liberia, mais aussi l’engagement de toute la région pour préserver l’environnement et promouvoir un tourisme durable. En plus des grandes plages et des stations balnéaires, beaucoup moins fréquentées que celles d’Assinie, les alentours de la baie de Grand-Béréby cachent d’autres atouts. Comme les piscines naturelles creusées dans les rochers à Tabaoulé, où l’on peut s’arrêter manger et dormir dans le lodge du même nom. Ou les sanctuaires des tortues marines, y compris la rarissime tortue à écailles: en période d’éclosion des œufs, entre novembre et mi-avril, des excursions nocturnes sur la plage permettent de voir de près les petits se jeter à l’eau. Destination de choix des voyageurs qui arrivent à Grand-Béréby, le resort exclusif La Baie des Sirènes est l’hôtel emblématique de la région: doté de plusieurs piscines, d’un centre nautique avec plage privée, d’aires de jeux, d’écuries et même d’une tyrolienne, il a été construit en 1982 sur les collines qui surplombent l’océan. Il est considéré encore aujourd’hui comme l’un des plus beaux hôtels de la Côte d’Ivoire: ses 60 petits bungalows blancs éparpillés au milieu d’une végétation luxuriante ont été largement rénovés ces dernières années et offrent des chambres spacieuses, toutes avec vue sur la mer. Un lieu magique où l’on voudrait poser ses valises et ne plus jamais partir.

L’hôtel emblématique de la région, La Baie des Sirènes.NABIL ZORKOT
L’hôtel emblématique de la région, La Baie des Sirènes.NABIL ZORKOT

7. (Re)découvrir Rome en Tunisie

Sur une colline qui domine la plaine de Téboursouk se trouve l’un des sites archéologiques les plus majestueux de Tunisie et les mieux conservés du Maghreb. Situées à une centaine de kilomètres de Tunis, les ruines de Dougga (un dérivé du nom numide «tukka», c’est-à-dire «roc à pic») sont classées au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1997: capitole, forum, thermes, temples, maisons patriciennes, système d’évacuation d’eau et routes forment un complexe de vestiges romains extrêmement bien pensé, dont on a pour l’instant excavé qu’une petite partie. Le théâtre, construit près de l’actuelle entrée du site, est particulièrement impressionnant: encore aujourd’hui, jusqu’à 3500 spectateurs peuvent prendre place sur ses tribunes, face aux vergers et aux oliviers. On y organise tous les ans un festival de musique et, depuis peu, un défilé de créateurs. Le meilleur moyen de s’y rendre est de partir de Tunis en voiture (2 heures environ). On peut se garer directement au pied de la colline ou, pour les plus sportifs, marcher dans la plaine à travers les oliveraies depuis Dougga. Malheureusement, le choix de logements sur place est encore très limité. Sauf si l’on décide de séjourner dans une maison d’hôtes au Kef (à 1 heure de route de la cité ancienne), il vaut donc mieux prévoir un aller-retour depuis la capitale dans la journée. Cela permet de compléter la visite avec un passage au magnifique musée du Bardo, rouvert en septembre après deux ans de travaux, où sont conservées de nombreuses mosaïques provenant de Dougga. Pour conjuguer praticité et découverte, on peut se loger dans la médina. Le Dar El Jeld (dareljeld.com), discret 5 étoiles réputé pour ses restaurants et son toit-terrasse, ou le boutique-hôtel Dar Ben Gacem (darbengacem.com) assurent confort et tranquillité aux voyageurs.

Les ruines de Dougga sont classées au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1997.SHUTTERSTOCK
Les ruines de Dougga sont classées au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1997.SHUTTERSTOCK

​​​​​​​8. Passer une éco-retraite dans les dunes côtières de Khemis Sahel, au Maroc

Sur la côte sauvage de Larache, le parc naturel régional Les Dunes de Khemis Sahel se trouve à moins de 1 heure de route de Tanger, au sud. Il s’étend autour des petits villages isolés de Dchier, Tcharouah et Mezgalef. Ce site d’intérêt biologique et écologique a été créé pour protéger ce grand espace rural encore intact, et longtemps resté à l’écart des circuits touristiques. Pourtant, ses grandes plages, ses baies surprenantes, ses sites naturels étonnants et ses hautes dunes balayées par le vent, qui s’ouvrent sur l’océan, ont tout d’un lieu féerique qui vaut le détour. C’est l’une des raisons qui ont poussé le groupe hôtelier de Fiermontina Ocean à installer dans ce coin du nord du Maroc une éco-retraite de luxe surprenante, inaugurée cette année. En collaboration avec la Fondation Orient-Occident, engagée pour la revitalisation des villages ruraux et pour la préservation et la mise en valeur des paysages humains et naturels, la compagnie a développé un resort qui s’éparpille sur plusieurs sites: les 11 suites avec piscine, les deux villas et les quatre maisons traditionnelles en pierre avec vue sur le bocage marocain, ainsi que le hammam, le café et les deux restaurants sont installés le long de la côte rocheuse et dans le centre-bourg de Dchier. L’ensemble propose un design très naturel, à mi-chemin entre esprit californien et art déco. Certaines familles du village peuvent également accueillir les visiteurs chez eux, et partager un petit-déjeuner traditionnel à base de bissara (purée de fèves séchées, huile d’olive et cumin) ou de rghaif (pain feuilleté au miel). Un séjour entre atmosphère méditative et immersion profonde dans la culture jbala locale. 

DR
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9. Prendre les vagues au Mozambique

Le ciné-théâtre de Tofo.ALAMY
Le ciné-théâtre de Tofo.ALAMY

Ce pays d’Afrique australe s’est fait une place sur la carte des surfeurs, qui apprécient surtout Tofo, dans le Sud. Paradis vierge et authentique à moins de 100 km du tropique du Capricorne, la ville balnéaire est connue pour ses safaris océaniques, qui partent à la rencontre des baleines à bosse entre juillet et octobre, son centre de recherche sur les raies et les requins-baleines, visibles de novembre à mars, et sa vie bohème de pittoresque village de pécheurs, animé de jour comme de nuit. C’est surtout une destination pour toutes les poches: de l’auberge de jeunesse Mozambeat Motel (mozambeatmotel.com), qui bat tous les records avec sa nuitée à partir de 10 euros, jusqu’au séjour tout confort à l’Hôtel Tofo Mar (hoteltofomar.com) ou dans l’idyllique lodge Sonambulas (sonambulas.com), l’offre pour s’y loger est large. Avec de très bons spots adaptés à tous les niveaux de pratique, la région au fond sableux est parfaite pour les chasseurs de vagues: les débutants se régalent du côté de la pointe de Tofo, les intermédiaires et confirmés profitent à marée haute des droites et des gauches qui déferlent à Windmill, et les expérimentés peuvent pousser jusqu’à la pointe de Tofinho et sa plage de dunes, qui promet des sessions de rêve. Les «surfaris» (circuits organisés, encadrés par des professionnels) proposent souvent des logements simples, à même la plage, et des demi-journées ou plus de planche, avec déplacements inclus. La Casa Barry (casabarry.com), la première chambre d’hôtes ouverte dans les années 1990, est l’un des logements préférés des surfeurs. L’hiver austral (de juin à septembre) assure les meilleures vagues, mais les bonnes opportunités ne manquent pas le reste de l’année: entre mi-janvier et fin février (pendant la saison cyclonique), les grosses houles sont nombreuses, pour le plus grand bonheur des passionnés.

Prendre les vagues au Mozambique.ALAMY
ALAMY 

10. S’aventurer dans le Karoo, en Afrique du Sud

La chaîne de montagnes du Swartberg, en Afrique du Sud, divise en deux la vaste région semi-désertique du Karoo. D’un côté, le Petit Karoo, avec ses falaises gigantesques et sa route du vin, qui traverse le village de Calitzdorp, capitale du porto. De l’autre, le Grand Karoo, avec ses plus de 400000 km2 d’immenses plaines et formations rocheuses, qui accueillent une incroyable biodiversité végétale et animale. À ne pas manquer, les colonnes rocheuses de 120 mètres dans la Desolation Valley, au sein du parc national de Camdeboo. Ici se promènent des zèbres de montagne du Cap, menacés d’extinction, et volent une myriade d’oiseaux, y compris l’aigle noir et l’outarde kori, le plus lourd volatile du monde. La région évoque les déserts du grand Ouest américain avec ses villages, des «dorpies», qui ont gardé le charme architectural de l’époque des pionniers et leur sens de l’accueil. Une hospitalité à découvrir en s’arrêtant dans l’une des abordables et pittoresques fermes ou cottages, comme Glen Avon, Ganora ou encore Hillston Farm. Le Karoo, qui signifie «terre de la soif» en san, a toujours tenu une place spéciale dans le cœur des Sud-Africains. Sa beauté immuable, mystérieuse et hors du temps, enchante à toutes les saisons et invite à la méditation, le jour comme la nuit. Après le coucher du soleil, sur le ciel noir comme de l’encre se détachent des millions d’étoiles. Pour les non-adeptes du camping, les hôtels alentour commercialisent de nombreuses excursions nocturnes pour admirer le ciel. L’intimiste Samara Karoo Reserve (samara.co.za) propose même de dormir dans un luxueux lit loin de tous les regards, à la lumière de la Voie lactée. Près du village de Sutherland, il est également possible de visiter le Grand télescope d’Afrique australe, qui est ouvert toute l’année.

La chaîne de montagnes du Swartberg.ALAMY
La Desolation Valley, dans le parc national de Camdeboo.ALAMY