AMINA ZOUBIR JEUX DE LUMIÈRE

RÉALISATRICE et commissaire d’exposition d’art vidéo, cette plasticienne expose ses œuvres poétiques et malicieuses à Paris, Istanbul, Séoul, Chypre, Dakar et même à Iakoutsk en Sibérie, bien qu’elle vive entre Paris et Alger, sa ville natale. Une cité où il n’est pas simple de travailler comme artiste ni d’être une femme : « Les rares expositions, les cinémas et théâtres sont délaissés. Plaisir, poésie et imaginaire sont cachés, par pudeur, jalousie ou parce qu’on ne sait plus partager », déplore cette diplômée en art contemporain et nouveaux médias. « C’est un assujettissement au dogme alors que la religion est amour, de l’autre et de soi, affirme-t-elle. Le travail de l’artiste consiste à partager un plaisir devenu prohibé. Prendre un risque est une forme de résistance ». L’an dernier, elle organisait une exposition d’art vidéo à l’Institut français d’Alger, réunissant des artistes des deux pays. « L’art s’y diffuse dans des maisons. Les musées sont peu fréquentés, les galeries dissimulées et il n’y a pas de politique culturelle. J’ai pris le risque d’être commissaire pour lever ce rideau de fer. » L’artiste a présenté lors de l’exposition « Lumières d’Afrique » une œuvre composée de cire et de clous. Pour ce clin d’œil au siècle des Lumières, elle précise que ce matériau lui rappelle des coupures d’électricité lorsqu’elle étudiait à la bougie. L.A. aminazoubir.com un-ete-a-alger.com
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