
Au Sénégal, coup de chaud avec les pétroliers
Le contentieux avec Woodside autour du gisement de Sangomar s’inscrit dans la volonté du gouvernement de mieux partager les revenus de l’or noir.

Face au fisc sénégalais, qui lui réclame depuis 2023 un arriéré d’impôt de 62,5 millions d’euros, Woodside Energy a demandé l’arbitrage du Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (CIRDI). La société australienne assure être en conformité avec l’administration fiscale sénégalaise – de laquelle sont tous deux issus le président de la République Bassirou Diomaye Faye et le Premier ministre Ousmane Sonko. Le contrat que l’entreprise a signé en 2004 pour exploiter le champ pétrolier de Sangomar (à environ 100 km au large de Dakar) se base en effet sur le code pétrolier de 1998, qui a été modifié en 2019. Les procédures d’arbitrage du CIRDI sont néanmoins réputées pour durer plusieurs années. Qui plus est, cet organisme, rattaché à la Banque mondiale, a par le passé souvent tranché en faveur des entreprises et au détriment des États.
Le Sénégal est devenu producteur et exportateur de pétrole il y a un an, en juillet 2024, avec les premières livraisons à Shell des cargaisons de brut extraites en juin du...