Censure à Dubaï

La censure est un acte archaïque. Nous sommes au XXIeme siècle, à l'ère d'Internet, les lecteurs sont suffisamment grands pour se faire une opinion sans avoir besoin d'un censeur pour leur dire ce qu'ils peuvent lire ou ne pas lire. Cette censure est d'autant plus surprenante que l'article incriminé (Dubaï, la fin d'un rêve) est une enquête équilibrée, écrite par Akram Belkaïd, fin connaisseur de la région. Un article qui décrit les difficultés de l'Émirat de Dubaï, la lutte pour sa survie financière et son autonomie politique, qui décrit aussi le changement du rapport de force au sein de la fédération, au profit de la famille régnante d'Abou Dhabi. C'est du vrai journalisme, factuel, qui dérange peut-être, mais qui obéit aux règles du métier et qui n'enfreint aucune loi sur la presse.
Cette censure intervient semble-t-il dans un contexte de grande nervosité émirati vis-à-vis de la presse internationale, tout particulièrement anglo-saxonne, accusée de dépeindre de manière excessive et caricaturale la situation de Dubaï, après avoir encensé le miracle des sables... On peut citer un reportage particulièrement musclé du quotidien britannique The Independent intitulé The dark side of Dubai (la face sombre de Dubaï). Le texte (qui évoque entre...