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Le port de Berbera, au Somaliland, dont AddisAbeba possède 19% des parts.
SHUTTERSTOCK
États

Coup de chaud
sur la Corne

Par Cédric Gouverneur Zyad Limam - Publié en février 2024
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La volonté du géant éthiopien de s’ouvrir coûte que coûte un passage vers la mer, en négociant s’il le faut un accord avec le Somaliland, accentue les tensions dans une région déjà fragile. Calculs politiques et commerciaux, remises en cause des frontières, redéfinition des équilibres... Les acteurs jouent un jeu serré.

Ukraine-Russie, Gaza-Israël, Soudan, Arménie-Azerbaïdjan, Venezuela-Guyana, RDC-Rwanda, Chine-Taïwan... Dans un monde déjà en ébullition et n’ayant déci- dément nul besoin de nouveaux foyers de tensions, l’année 2024 a démarré sous de bien sombres auspices dans la Corne de l’Afrique. Le protocole d’accord signé le 1er janvier entre l’Éthiopie et le Somaliland rebat les cartes dans la région: Djibouti se sent floué, la Somalie s’estime agressée, tandis que l’Érythrée, l’Égypte et même les Émirats cherchent à profiter de cette nouvelle donne. La soif d’accès à la mer de l’Éthiopie, enclavée depuis la sécession érythréenne, va-t-elle engendrer de nouveaux conflits? Nos explications, point par point.

L’Éthiopie veut sortir de ses frontières

C’est une réalité: contrairement aux pays jouissant d’un littoral, les pays enclavés sont pénalisés (-0,7% de point de PIB par an, selon l’économiste américain Jeffrey Sachs). Or, dans l’Histoire contemporaine, seuls deux pays ont perdu leur accès à la mer. Et...

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