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Découverte / Djibouti

D’hier à maintenant :
les 10 chiffres

Par Thibaut Cabrera - Publié en juin 2022
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​​​​​​​Le pays connaît une croissance soutenue depuis deux décennies. En pariant sur sa position géographique. Et en s’imposant progressivement comme un hub portuaire et logistique incontournable.

À partir du début des années 2000, avec l’arrivée récente au pouvoir d’Ismaïl Omar Guelleh, en 1999, le pays entre dans une ère de développement soutenu. La transformation est manifeste et touche tous les secteurs, des infrastructures au logement, de l’éducation à la santé. Le processus d’émergence s’appuie sur la position géostratégique du pays. Après avoir acté et ancré la paix dans les esprits, le développement d’un hub portuaire et logistique et des services associés est devenu prioritaire. À la création de deux terminaux pétroliers dans la première décennie du XXIe siècle (terminal pétrolier Horizon, en 2004, terminal à conteneurs de Doraleh, en 2008), s’ajoute la création d’une nouvelle ligne de chemin de fer, entamée en 2013 et inaugurée début 2017. Cette dernière fluidifie et densifie la connectivité avec le voisin éthiopien. Avec la Djibouti International Free Trade Zone (DIFTZ), lancée en mars 2016, le pays devrait bénéficier également de la plus grande zone franche d’Afrique. En 2017, la création de trois nouveaux terminaux, notamment le port polyvalent de Doraleh, est annoncée. L’année suivante, le terminal de Doraleh, désormais appelé Société de gestion du terminal à conteneurs de Doraleh (SGTD), voit sa performance nettement s’améliorer à la suite de sa nationalisation. Tout cela a pour conséquence d’accroître l’attrait des investisseurs, qui peuvent également compter sur l’ambition numérique du pays. Depuis 1999, les conditions de vie de la population se sont substantiellement améliorées. Explications en 10 chiffres.

3,384 MILLIARDS DE DOLLARS
PIB en 2020

DEPUIS DEUX DÉCENNIES, la croissance de Djibouti est spectaculaire. Entre 1999 et 2012, le PIB a presque triplé, passant de 536 millions de dollars à 1,35 milliard de dollars. Sur les huit années qui ont suivi, l’indicateur a été multiplié par 2,5.Comme toutes les économies mondiales, le pays a souffert de la crise due à la pandémie de Covid-19. Cependant, la croissance est restée positive en 2020 (0,5 %), et les perspectives économiques à moyen terme le sont également (5,5 % attendus en 2022 et 6,2 % en 2023).

Les capacités conteneurs du port de Doraleh, un atout considérable.VINCENT FOURNIER/JEUNE AFRIQUE/RÉA
Les capacités conteneurs du port de Doraleh, un atout considérable.VINCENT FOURNIER/JEUNE AFRIQUE/RÉA

​​​​​​​3 425 DOLLARS
PIB par habitant en 2020

EN 1999, LA POPULATION était estimée à 700 000. En 2021, elle a atteint 1 million. Dans le même temps, le PIB par habitant a enregistré une hausse considérable de plus de 350 %, passant de 757 dollars à 3 425 dollars. Djibouti se place ainsi dans la première moitié des nations africaines comptant le plus haut PIB par habitant. Une performance notable pour un pays dénué de ressources naturelles et dont la situation économique à son indépendance était extrêmement précaire. Il reste dorénavant à relever le défi d’une croissance plus inclusive.

10,4 MILLIONS DE TONNES
Quantité de marchandises traitées par le port en 2019

AVEC LE DÉVELOPPEMENT de son port, le pays a réussi à tirer le meilleur parti de sa position géostratégique. Il est devenu un hub logistique et portuaire dont l’activité ne cesse de croître. Djibouti est le premier port à conteneurs d’Afrique en matière d’efficacité technique, selon le Container Port Performance Index, publié par la Banque mondiale et IHS Markit. Le volume de marchandises traité est passé de 3,78 millions de tonnes en 1999 à plus de 10 millions en 2019. Il est ainsi le principal débouché maritime de l’Éthiopie. Une grande partie de ce volume est donc consacrée au commerce extérieur de cette dernière. Situé sur l’une des voies maritimes les plus empruntées de la planète, Djibouti a également développé ses capacités de transbordements vers l’Afrique de l’Est au sud, et vers le canal de Suez au nord.

69 COLLÈGES ET 35 LYCÉES
Nombre d’établissements secondaires en 2019

LE PAYS CONSACRE près de 20 % de ses dépenses courantes à des secteurs considérés prioritaires : l’éducation et la formation professionnelle. En 1999, Djibouti ne comptait que quatre collèges et deux lycées… Et entre 1999 et 2019, le nombre d’écoles primaires est passé de 67 à 194. Ces efforts ont permis au pays d’améliorer le maillage du territoire et d’adopter une approche plus inclusive de l’éducation.

Cérémonie d’inauguration du campus de l’université de Djibouti, en février 2018.PATRICK ROBERT
Cérémonie d’inauguration du campus de l’université de Djibouti, en février 2018.PATRICK ROBERT 

10 750
Nombre d’étudiants en 2019

AU DÉBUT DU XXIE SIÈCLE, la vie universitaire n’existait pas à Djibouti. En 2000, IOG lance la création du premier pôle d’enseignement supérieur du pays, qui accueille un nombre modeste d’étudiants. Transformé en université (l’université de Djibouti) en 2006, le campus accueille chaque année de plus en plus de jeunes répartis sur 40 filières de formations supérieures.

67 ANS
Espérance de vie en 2020

ENTRE 1999 ET 2020, l’espérance de vie d’un Djiboutien à la naissance a augmenté de 10 ans, passant de 57 à 67 ans. Dans le même temps, l’espérance de vie mondiale est passée de 67 à 73 ans. Cette hausse considérable est notamment due à la baisse de la mortalité infantile, qui a été divisée par deux pendant cette période.

Le logement, une autre priorité de l’État.PATRICK ROBERT
Le logement, une autre priorité de l’État.PATRICK ROBERT 

6 000
Unités de logement construites entre 1999 et 2019

À L’ÉCHELLE d’un pays comme Djibouti, cela équivaut à la construction de quatre nouvelles villes. Parmi les logements bâtis, on compte 5 000 logements sociaux réalisés par l’État et destinés aux foyers à faible et moyen revenus. En parallèle, celui-ci souhaite assurer, à travers le Programme zéro bidonville, la mise à niveau des quartiers précaires de la capitale. 33,7 millions de dollars y ont déjà été alloués.

605 MÉGAWATTS
Quantité d’électricité produite en 2019

EN DEUX DÉCENNIES, la production d’électricité a triplé, passant de 192 MW en 1999 à 605 MW en 2019. Cette hausse répond à une demande en énergie toujours plus grande. L’accès à l’électricité a nettement augmenté, comme l’attestent les chiffres des abonnés d’Électricité de Djibouti (environ 27 000 en 1999, contre plus de 65 000 en 2019). L’entrée en production des unités industrielles du projet Damerjog, à la mi-2020, réclame 1 000 mégawatts supplémentaires. Un chiffre qui pourrait être comblé par le potentiel géothermique du pays.

La ligne reliant Addis-Abeba à Djibouti atteint les 120 km/h.PATRICK ROBERT
La ligne reliant Addis-Abeba à Djibouti atteint les 120 km/h.PATRICK ROBERT

​​​​​​​21,1 MILLIONS DE M3

Quantité d’eau produite en 2019

LA PRODUCTION D’EAU a également augmenté dans le pays, où les villages et les lieux isolés sont désormais mieux desservis. C’est notamment dû au système de citernes et de fontaines publiques. En 2017, l’inauguration d’un aqueduc transfrontalier depuis l’Éthiopie a permis de couvrir plus de territoire. Les pertes d’eau sur le réseau sont passées de 42,3 % en 1999 à 26 % en 2019, ce qui a également aidé à compenser l’augmentation de la consommation, ayant doublé en vingt ans.

​​​​​​​​​​​​​​756 KILOMÈTRES
​​​​​​​Longueur de la ligne Addis-Abeba-Djibouti

LA LIGNE LA PLUS RAPIDE de l’histoire ferroviaire du pays a été inaugurée côté djiboutien en janvier 2017. Atteignant 120 km/h, elle a réduit de 7 heures le trajet jusqu’à Addis-Abeba. Cette ligne reliant les deux capitales est un symbole de l’intégration régionale et de la complémentarité des deux économies. L’énorme projet a mobilisé des investissements de l’ordre de 4 milliards de dollars au total.