De soleil et de miel
Après la poule et son cumin, finaliste du Goncourt du premier roman 2022, Zineb Mekouar revient avec un texte sensuel et éloquent.
Dans son premier Roman, elle proposait une fresque où le destin des héroïnes épouse les clivages sociopolitiques du Maroc contemporain. Deux trajectoires s’éloignant inexorablement. Cette fois, elle distille une histoire intime et universelle, entremêla t amour maternel et enfance, scintillement du miel et silence, nature brute et secrets enfouis. Le va et vient des abeilles raconte «des odeurs de lavande, de menthe, des parcelles cultivées maladroitement , des tomates, des enfants, une mosquée, des vieux qui jouent aux cartes sous l’arganier centenaire». Le proposse nourri de passions, de combats, d’un engagement et d’un militantisme prégnants. L’onirisme vient ainsi servir plus d’une cause : la transmission, le lien, le respect de la planète, la quête de justice, de solidarit. L’espoir. Ce n’est pas un hasard si le récit s’ancre dans le Haut Atlas. Là , s’étire le rucher collectif d’Inzerki, le plus grand et sans doute le plus ancien au monde, où des millions d’abeilles produisent un miel d’exception . Ce trésor du patrimoine amazigh, préservé à l’aide de savoir faire ancestraux, est aujourd’hui menacé à cause du manque d’eau. Dans cet environnement soumis aux ravages du réchauffement climatique, l’écrivaine a puisé son inspiration et mis au monde Anir, son protagoniste, à l’écoute des légendes, des savoirs, des traditions et de la nature . Il apprend à s’occuper des abeilles et à aimer la terre rouge et aride du sud. Et le miel ne cesse jamais d’agir comme un baume aux pouvoirs symboliques .