Des autoroutes
pour connecter centres et périphéries
Au nord et à l’est, les « quatre voies » progressent, ouvrant la voie aux échanges, créant un lien du nord au sud, de l’est à l’ouest, et tout le long du littoral du golfe de Guinée.
Les structures autoroutières sont chères, complexes à financer (avec la question toujours délicate du péage), mais elles contribuent fortement au désenclavement des villes secondaires, à la promotion du commerce, aux échanges urbains et interurbains dans un contexte économique favorable. Elles sont également un facteur de sécurité routière améliorée. Le 11 décembre 2013, le président Alassane Ouattara inaugurait le tronçon rénové de l’autoroute du Nord entre Singrobo et Yamoussoukro. Le 29 mars 2017, feu le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly donnait le premier coup de pioche marquant le démarrage des travaux de la section YamoussoukroTiébissou, longue de 37 kilomètres. Quant à la section Tiébissou-Bouaké, de 95 kilomètres, les travaux ont officiellement démarré le 29 novembre 2018 et sont réalisés à près de 80 %, selon l’Agence de gestion des routes (Ageroute), entreprise assurant la maîtrise d’ouvrage pour le compte du ministère de l’Équipement et de l’Entretien routier. L’autoroute du Nord (section Yamoussoukro-TiébissouBouaké) devrait donc bientôt être entièrement ouverte à la circulation, permettant de mieux connecter le nord et le sud du pays, et la Côte d’Ivoire à son hinterland (Burkina Faso et Mali notamment). C’est un chantier réellement stratégique dont l’objectif est de toucher la frontière et de participer activement au développement des zones sahéliennes.À l’est, le projet autoroutier avance également. La section AbidjanGrand-Bassam a été achevée en septembre 2015. En décembre 2021, les travaux du tronçon Abidjan-Assinie, d’un montant estimé à 68 milliards de FCFA, ont démarré. Ils sont prévus pour durer vingt-quatre mois. Initialement, cette première section devait relier Grand-Bassam au village de Samo, en passant par Bonoua, mais le projet a connu des modifications en raison des coûts élevés qu’il aurait engendrés : « Entre Bassam et Bonoua, il existe beaucoup de zones marécageuses. Les premières études effectuées portaient le projet à 4 milliards de FCFA le kilomètre. Ça coûtait excessivement cher. Il a fallu effectuer un autre tracé, afin de baisser le coût à un peu moins de 2 milliards de FCFA le kilomètre, y compris les échangeurs, les passerelles piétons », explique Amédé Koffi Kouakou, ministre de l’Équipement et de l’Entretien routier. Le bitumage en 2x2 voies de cette route de 30 kilomètres, construite le long du canal d’Assinie, ouvre le trafic vers l’est du pays et vers le Ghana. Le tracé participe surtout, même si cela reste encore au stade du symbole, au grand projet global de l’autoroute Abidjan-Lagos (1 081 kilomètres). Cette autoroute du futur relierait les deux principales métropoles de l’Afrique de l’Ouest, en passant par Accra, Lomé, Cotonou… Un défi à la hauteur de l’ambition de la nouvelle zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf), forte de son 1,3 milliard de consommateurs.