Des obligations vertes
pour le Gabon

Le pays le plus boisé d’Afrique s’apprête à lancer des « green bonds » afin de financer ses projets hydroélectriques.
Akim Daouda, administrateur directeur général du Fonds gabonais d’investissement stratégique (FGIS), a annoncé fin octobre à l’agence Bloomberg le lancement par son pays de « green bonds » : « Nous envisageons de lancer l’émission d’obligations vertes d’une valeur comprise entre 100 et 200 millions de dollars pour financer la construction de centrales hydroélectriques. Nous allons d’abord finaliser la vente de 90 millions de crédits carbone et attendre de meilleures conditions de marché avant de lancer l’émission », a-t-il précisé. Ces crédits carbone pourraient atteindre la valeur de 2 milliards de dollars à la revente. Rappelons que le Gabon est couvert de forêt tropicale sur 88 % de sa superficie (267 600 km2 pour moins de 2,3 millions d’habitants) : véritable puits de carbone, le pays a absorbé 187 millions de tonnes de CO2 entre 2010 et 2018, selon les calculs de l’initiative REDD+ (Réduction des émissions de carbone dues à la déforestation et à la dégradation des forêts). Le Gabon pourrait notamment utiliser ces crédits carbone et ces obligations vertes afin de financer la reprise des travaux de construction des centrales hydroélectriques de l’Impératrice Eugénie (sur la rivière Ngounié) et FE2 (sur la rivière Okano). Le coût de ces infrastructures est estimé à plus de 450 millions de dollars.
Dans la même rubrique
Le pays est parvenu en juin à un accord de rééchelonnement. Un précédent qui pourrait être appliqué ailleurs sur le continent. Il y a urgence. Le sommet du G20 en Inde, en septembre, proposera-t-il des solutions pérennes?
Le Covid-19, puis la guerre en Ukraine ont remis à l’ordre du jour la question de la souveraineté alimentaire. Le président malien du Réseau des organisations paysannes et des producteurs agricoles de l’Afrique de l’Ouest, également ex-ambassadeur des Nations unies pour l’Année internationale de l’agriculture familiale en 2014, pointe la responsabilité du sous-investissement dans le secteur.
La mobilisation contre les mégaprojets de la compagnie française, en Ouganda et en Tanzanie, ne connaît pas de répit.