Djaïlia Madou Amal
«Arrêtons de juger les femmes»
Armée de sa plume, défenseure infatigable des laissées-pour-compte, l’autrice brise les tabous et s’indigne contre les violences qui leur sont faites, depuis la polygamie aux mariages précoce et forcé.
La littérature lui a sauvé la vie, confie-t-elle. Née à Maroua, au Cameroun, l’écrivaine peule a trouvé dans l’écriture et la lecture la force pour s’affranchir des violences conjugales qu’elle a subies par le passé, se libérer de l’oppression. Lauréate du prix Goncourt des lycéens en 2020 pour son roman Les Impatientes, traduit dans plus de vingt langues, elle est distinguée de l’éminent titre de docteur honoris causa par l’université Sorbonne Nouvelle à Paris. Certaines de ses oeuvres sont désormais inscrites et étudiées dans les programmes scolaires au Cameroun. Son association Femmes du Sahel oeuvre pour la scolarisation des jeunes filles, mène des actions de prévention contre les violences, favorise l’accès aux livres. Avec son saisissant nouveau roman Le Harem du roi (Emmanuelle Collas, 2024), l’autrice noue son intrigue au sein d’une chefferie traditionnelle, un lamidat. Couple moderne et épanoui établi à Yaoundé, Seini, médecin, et Boussoura, professeure de littérature, voient leur relation et leur équilibre familial s’ébranler lorsque le premier, d’ascendance royale, est appelé à monter sur le trône. Au palais, il est désormais entouré de ses nombreuses concubines. Ce livre dénonce l’ivresse du pouvoir, certaines traditions dévastatrices et injustes envers les femmes, la persistance de la servitude, l’instrumentalisation de la religion, et donne une voix aux invisibilisées.
AM: Pourquoi avez-vous choisi d’ancrer votre roman au coeur d’un lamidat, cet État dans l’État?
Djaïli Amadou Amal : Chefferie traditionnelle datant de l’époque précoloniale, le lamidat est garant des traditions, de la religion, il gère la vie quotidienne de la population. Le chef, le lamido, est secondé par ses ministres. Cette organisation traditionnelle perdure et garde son pouvoir au sein de l’État constitutionnel. Elle existe au Cameroun, mais aussi au Nigeria, au Mali, au Burkina Faso, au Sénégal, en Guinée. Je m’y suis très tôt intéressée, car l’une de mes camarades était mariée à un lamido. Elle communiquait avec moi via une personne intermédiaire. Elle insistait pour que je lui rende visite. Toutes les règles à observer pour entrer dans un palais m’effrayaient, mais ce monde me fascinait aussi. Mon amie se plaignait des co-épouses, exprimait sa souffrance. Son histoire m’avait touchée. Et dernièrement, dans le Nord-Cameroun, de nombreuses élections ont eu lieu pour trouver un successeur au lamido décédé. Tout cela m’a inspirée. Je voulais aussi parler de ces figures invisibilisées dans notre société: les concubines, qui ne disposent pas des mêmes droits que les épouses et qui sont d’origine servile. En 2024, l’esclavage persiste! Pendant trois ans, j’ai fait des recherches, consulté des études scientifiques, mené des enquêtes sur le terrain, de la Mauritanie à la bande sahélienne. Le statut d’esclave existe et est reconnu dans ces pays. Cela peut prendre une dimension très politique. Au Burkina, les rimaïbé sont des affranchis. Aujourd’hui encore, on parle d’affranchissement, de servitude…
Pourquoi citez-vous en exergue une sourate du Coran autorisant la polygamie?
Elle justifie la polygamie, permet aux hommes d’avoir jusqu’à quatre femmes, mais avec des conditions ce qu’ils choisissent délibérément d’oublier! Seini a ainsi dix concubines officielles et n’est pas hors la loi d’un point de vue islamique, car elles sont d’origine servile. Il les traite comme des épouses de seconde zone. Or, dans l’islam, la polygamie n’a jamais été une obligation. Aussi, peut-on être juste dans la polygamie? Le Coran répond bien à cette question: la sourate suivante indique qu’il ne sera pas possible d’être équitable envers toutes ces épouses.
Médecin, Seini forme un couple moderne avec sa femme Boussoura. Quand il accède au statut de lamido, est-ce l’ivresse du pouvoir qui le change complètement?
Oui, et il se retrouve pris à son propre piège. On peut éprouver de l’empathie pour lui, car il nous semble quelqu’un de bien, pétri de bonnes intentions: en prenant la tête de la chefferie, il veut lutter contre l’obscurantisme, le terrorisme, éradiquer des épidémies, faire avancer la population. Tout au long de l’histoire, il répète à qui veut l’entendre combien il aime son épouse. Mais cela ne l’empêche pas d’avoir des relations avec ces femmes, de profiter de son harem. Boussoura s’interroge: qu’est-ce qui détruit l’homme? Les traditions, le pouvoir et ses apparats, ou bien le plaisir éphémère du changement? C’est aussi la lutte perpétuelle entre la modernité et les traditions, entre l’acceptable et l’intolérable. Et même si Seini est le roi tout-puissant, ce n’est pas lui qui tire totalement les ficelles. La chefferie est régie par un système ancestral, qui fait en sorte que rien ne bouge. Mais ce n’est pas une raison pour tromper sa femme!
À quoi Boussoura est-elle confrontée?
C’est assez universel: d’un côté, un homme à l’approche de la soixantaine, perçu par la société comme élégant, tout-puissant, séduisant; de l’autre, Boussoura, une femme au seuil de la ménopause, considérée désormais uniquement comme la mère des enfants, et l’épouse de Seini. Elle est taraudée par ces questions sur son pouvoir de séduction, la peur de voir son corps changer, confrontée à l’image de femmes plus jeunes avec qui elle partage son mari. À son âge, on a besoin de quelques années de réflexion pour accepter pleinement tout ce qui vient avec la ménopause. À l’image de toute femme qui voit son homme la tromper, Boussoura a comme premier réflexe de se remettre en question, de se regarder dans le miroir: ai-je grossi? Ne suis-je plus suffisamment séduisante? Elle donne des circonstances atténuantes à son époux. Elle ne voit pas qu’il est un goujat. Ce serait de sa faute à elle. Elle culpabilise.
Pourquoi accepte-t-elle de rester dans ce mariage malgré tout?
Toute la société la juge, en dépit de sa propre souffrance. Dans son entourage, chacun y va de son commentaire: pour sa mère, être trompée n’est pas une raison valable pour quitter un homme. Sa fille, elle, lui enjoint de divorcer. C’est ce déchirement entre la jeune génération et l’ancienne, la modernité et les traditions. Qu’est-ce qu’une femme, notamment instruite, peut accepter, tolérer ou refuser? Boussoura est ainsi embourbée, elle essaie jusqu’au bout de sauver son amour, son mariage. De rester digne aussi, au point de fermer les yeux. Elle fait comme si les concubines n’existaient pas. Pourtant, elles sont bien présentes , et font des enfants avec son mari. À un moment, elle est obligée de regarder la réalité en face.
De quelle manière des alliances, mais aussi des rivalités, se créent entre les femmes concubines?
Le harem est constitué de femmes qui ne sont pas seulement des concubines, mais des êtres humains, avec leurs histoires, leurs rêves, leurs espoirs. Ce sont des figures complètement invisibilisées dans notre société. On les appelle «les femmes du lamido», personne ne les connaît, ne les voit, elles restent enfermées derrière les hauts murs du palais. Et Seini les présente ainsi: ce ne sont rien que des concubines. Elles sont infériorisées.Moi, je tenais à leur donner une identité. Ces femmes veulent exister. On s’attache à chacune d’elles, on les accompagne. Chacune essaie de vivre, ou plutôt de survivre. Il se crée entre elles des jalousies, des alliances. Certaines sont-elles amoureuses de Seini? Est-ce par intérêt? Ou juste par confort matériel? Pour celles d’origine servile, être la concubine du lamido représente un statut social plus élevé et valorisé que d’être une épouse dans un foyer précaire.
Certaines sont entrées au palais alors qu’elles étaient mineures…
Dernièrement, des chefs traditionnels ont été accusés d’avoir entretenu des relations avec des mineures. Ces scandales ont été dénoncés sur les réseaux sociaux, mais ça ne va jamais plus loin. Rien ne bouge dans les lamidats. Quand une fille de 13 ans est envoyée par sa famille au palais, elle n’a pas le choix. Et comment peut-elle se défendre? Elle n’a pas été éduquée en ce sens. Beaucoup me demandent pourquoi les femmes ne quittent pas une situation d’oppression, pourquoi elles ne disent pas non. Cela semble facile vu depuis une autre société. Mais on vous apprend à ne pas dire non, à obéir, à accepter tout simplement ce que l’on vous demande de faire. Vous êtes jeune, vous ne connaissez que vos parents, votre entourage. Si vous vous révoltez, où irez-vous? Quelles structures l’État a-t-il mises en place? Aucune. Si vous portez plainte, on va vous rire au nez, à défaut d’être taxée de rebelle et mise au ban de la société. Les associations de femmes n’ont pas de moyens. Et aux affaires sociales, on vous écoute avec la meilleure volonté du monde, puis on vous renvoie. Vous n’avez pas de choix, pas d’issue.
Le roman soulève ce débat entre tradition et modernité…
C’est un questionnement perpétuel. Je suis attachée à nos traditions, mais à condition qu’elles ne causent pas de souffrance. Nous devons préserver les bonnes valeurs inculquées dès notre plus jeune âge, notre langue, notre style vestimentaire, notre mode de vie, à condition qu’ils s’ancrent dans le monde actuel, et que l’on puisse trouver notre place. De nombreuses traditions sont néfastes pour les femmes, mais pour les hommes aussi. Seini se retrouve piégé: est-il plus heureux que lors de sa vie de couple? La réponse est claire dans le roman. Certains lamidos sont progressistes et refusent le harem; malheureusement, les jeunes reviennent en arrière. Les traditions sont en train de devenir à la mode, et c’est très inquiétant, comme si une femme qui refuse la polygamie n’était pas une vraie femme africaine, une vraie musulmane. C’est à l’image de notre société: l’impression de faire un pas en avant, deux pas en arrière.
En quoi l’émancipation féminine est-elle fondamentale pour l’évolution d’une société?
Dans tous mes romans, je prône l’éducation comme clé de l’émancipation des femmes. Elles doivent aussi avoir la possibilité, la liberté de faire des choix, ne pas être ostracisées. Arrêtons de juger les femmes, laissons-leur le droit de choisir qui elles veulent être. Celle qui divorce sera taxée de «femme de mauvaise vie»; on brandira un verset coranique pour lui asséner qu’elle est une mauvaise musulmane. Cet argument fait peur aux femmes; elles ne se rendent pas compte qu’elles ont le droit, sur le plan islamique, de dire non. La religion est instrumentalisée, prise en otage par les hommes, qui veulent la tourner à leur avantage. Je défends un islamqui nous a donné des droits, et j’entends qu’ils soient respectés
Vous citez Germaine Tillion: «L’asservissement ne dégrade pas seulement l’être qui en est victime, mais celui qui en bénéficie.»
On le voit clairement dans le roman. J’ai été extrêmement scandalisée lors de mes recherches sur la survivance de la servitude en Afrique. Aujourd’hui encore, une personne instruite, avec un travail, qui a réussi sa vie, peut se rendre chez un individu qui en serait le «propriétaire», afin de demander une attestation d’affranchissement pour se sentir totalement libre! C’est finalement banal, ça se passe tout le temps, mais on n’en parle pas. Dans certains villages, dans des mosquées, à l’aube, telle personne décide d’affranchir son esclave. Ça se passe en 2024… Je suis tombée sur un document officiel: une attestation d’affranchissement cachetée, signée par un lamido. Il faut en parler. La Convention des droits de l’homme stipule que l’esclavage n’existe plus; or, une autre forme persiste, et ce dans ces pays qui ont ratifié ladite Convention.
Quel peut être le rôle de la littérature, selon vous?
C’est une arme de combat. Grâce à la littérature, je me suis sauvée, j’ai sauvé mes filles, j’ai trouvé ma place. Réussir n’était plus un choix, c’était une obligation pour elles, pour moi. J’ai décidé de passer par la littérature ce que j’aime le plus – pour avoir cette voix, cette possibilité de m’exprimer. Je suis très fière de mes filles, aujourd’hui. Elles sont libres de choisir, de mener leur vie comme elles l’entendent. C’est grâce à la littérature que je peux aborder tous ces sujets tabous dont on ne parle pas. Sur les réseaux sociaux, on me traite de tous les noms. Mais au moins, cela ouvre le débat. Les gens sont obligés de parler de ces sujets. Et au-delà de mon modeste combat pour les droits des femmes, j’ai lu cela: la plume d’un écrivain est capable de destituer un royaume, un roi. On veut à tout prix trouver le moyen d’être écouté.
Pourquoi certains vous attaquent-ils?
Ce que l’on me reproche en premier lieu, c’est d’écrire. Qui plus est, sur des questions qui dérangent, comme le mariage précoce et forcé, la polygamie, la servitude. Tant qu’on n’en parle pas, ça n’existe pas. Mais moi, je veux susciter le débat. On me reproche aussi de ne pas être suffisamment africaine, traditionaliste. Mais on me reproche surtout de m’exprimer. Pour ces détracteurs, on devrait se taire et laisser les choses ainsi. Cela étant, le poids des détracteurs n’est finalement pas grand-chose au regard des messages de sympathie et d’encouragements que je reçois au quotidien.
Certains de vos romans sont étudiés dans les établissements scolaires au Cameroun. Qu’est-ce que cela représente pour vous?
Rien ne me fait plus plaisir ! Et cela aide tellement mon combat. Un sujet tabou devient une oeuvre scolaire. Les élèves peuvent en discuter avec leurs professeurs, c’est très important. Si ça aide les jeunes à se prémunir des violences, à prendre conscience de la place des femmes, j’en suis très heureuse. Pour les institutions c’est aussi un appui, car on parle beaucoup de ces questions sans trouver de solutions. Passer par les livres, par la culture, est très constructif. Car les élèves d’aujourd’hui sont les adultes de demain.
En plus du Goncourt des lycéens, Les Impatientes a été primé du Goncourt de l’Orient.
C’est bien la preuve que je ne suis pas contre l’islam. Dans mes textes je critique plutôt la mauvaise interprétation du Coran. Ce dernier a été instrumentalisé par certains hommes pour servir de prétexte et faire souffrir les femmes. Ce prix Goncourt de l’Orient, réunissant dix pays arabes musulmans, a coupé l’herbe sous le pied de mes détracteurs. Depuis, ils ont abandonné cet argument. Désormais ils me traitent de «mauvaise femme», «contre les traditions». [Rires.]
Vous dédiez ce roman à votre père, qui vous a transmis l’intérêt pour la culture peule. Que lui devez-vous?
Tant de choses. Je lui dois toutes les valeurs humaines, universelles qu’il m’a inculquées. Je lui dois aussi de m’avoir inscrite à l’école, ce qui n’était pas le cas de nombreuses filles de ma génération, dans ma région natale. Mon père était un homme extraordinaire, il m’encourageait à lire, à écrire. Érudit, professeur de langue arabe au lycée, juriste de formation, il avait étudié le droit islamique à l’université Al-Azhar en Égypte. Comme une destinée, juste avant de mourir brutalement d’un infarctus, il m’a demandé de ne jamais m’arrêter d’écrire.
Vous regrettez que les femmes ne soient pas assez conscientes de leur pouvoir. C’est-à-dire?
Elles mettent au monde des enfants, les éduquent. Elles sont déterminées, courageuses, savent comment atteindre leurs objectifs. Aujourd’hui, de plus en plus de jeunes femmes prennent la parole, s’expriment en Afrique. Toute l’économie est tenue par les femmes: elles se lèvent tôt, nourrissent les enfants, les envoient à l’école. Elles accèdent à des responsabilités et savent ce qu’elles veulent, mais devraient changer ce regard sur elles-mêmes. Elles font toutes ces choses extraordinaires, mais n’ont pas conscience de leur pouvoir, de leurs accomplissements. Elles continuent à se mirer dans le regard de l’autre, surtout de l’homme. Encore aujourd’hui, la valeur d’une femme est déterminée selon son statut marital et familial. On la juge sans cesse, et hélas elle se juge elle-même aussi. On cherche encore le mariage à tout prix comme pour trouver l’approbation dans le regard d’autrui et de la société.
En quoi le mariage forcé est-il la source de nombreuses violences?
C’est la plus pernicieuse des violences, car elle entraîne toutes les autres. Une fille mariée de force très jeune n’a pas fini ses études, n’a pas appris un métier. Elle va vivre une violence économique, et si vous n’avez pas les moyens, vous n’avez pas le droit à la parole, pas la possibilité de choisir, de dire non. Vous êtes dépendante. Dans l’Extrême-Nord, au Cameroun, environ 60%des filles sont mariées avant l’âge de 18 ans. Elles sont 35% à l’échelle du pays. Ce n’est pas rien! Certes, de plus en plus d’écoles sont créées, mais les déperditions scolaires concernent beaucoup plus les filles que les garçons. Et c’est à cause des mariages précoces, des grossesses non désirées, des traditions, mais aussi d’autres perturbations, comme le terrorisme de Boko Haram, le changement climatique qui entraîne l’insécurité alimentaire, les inondations.
Quelles actions menez-vous avec Femmes du Sahel?
Nous travaillons sur le terrain pour l’éducation et le développement. Nous prenons en charge la scolarité des petites filles. Nous fournissons des kits scolaires (cartable, cahiers, etc.) aux enfants défavorisés. Nous menons des campagnes de sensibilisation sur l’importance de l’éducation des filles, et aussi pour se prémunir des violences, comme le mariage précoce et forcé, le harcèlement sexuel. Ça m’aurait rendu service quand j’ai été envoyée en mariage au collège. On leur donne les armes nécessaires pour qu’elles sachent dire non sans être chassées de leur foyer. Nous donnons des livres aux écoles primaires dans des endroits reculés. Avec le soutien de l’ambassade de France au Cameroun et de Studely, une entreprise de mobilité estudiantine vers l’Europe, j’ai créé deux bibliothèques, une à Douala, dans mon quartier de résidence, et une à Maroua, ma ville natale. Enfant, j’escaladais le mur de l’église catholique pour trouver des livres! Les jeunes doivent lire: la lecture fait rêver, permet de se cultiver, d’avancer dans la vie.
Pourquoi est-ce important, malgré toutes les difficultés, d’aimer votre pays?
Beaucoup de jeunes rêvent d’évasion; je les comprends, ce n’est pas facile. Mais si nous partons tous, que restera-t-il? C’est important d’aimer notre pays. On a la possibilité, le pouvoir de changer les choses, de fonder une société conforme à nos attentes. Je ne me vois pas vivre ailleurs qu’au Cameroun. De même, pour les Camerounais qui le peuvent, c’est important de passer ses vacances au pays, de le faire découvrir aux enfants. On rêve d’aller à Dubaï, à Paris ou aux États-Unis. Or, le Cameroun est riche de cultures et de langues très diverses, avec des paysages très variés. On ne profite pas suffisamment de cette chance.