Emmanuel Hache : « L’Afrique peut se positionner
sur ce marché »
Économiste à IFP Énergies nouvelles
Bien que les terres rares soient indispensables aux transitions énergétique et numérique du continent, leur extraction est polluante. C’est ce dont nous met en garde Emmanuel Hache, directeur de recherche à l’Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS) et chercheur associé à EconomiX CNRS Paris Nanterre.
AM : Les « terres rares » sont-elles si rares ?
Emmanuel Hache : Elles se composent d’éléments qui sont proches sur le tableau périodique (15 lanthanides, ainsi que l’yttrium et le scandium), mais ne sont pas en fait si rares : leur nom est historique et provient de ce que l’on appelait des « terres », des substances non décomposées car non réductibles par le charbon. À l’époque, en Europe, elles étaient beaucoup plus rares que la magnésie ou la chaux par exemple, d’où ce nom. Mais à l’échelle du globe, elles peuvent être plus concentrées que le cuivre, comme c’est le cas du cérium. Leur rareté actuelle est davantage liée au coût économique de leur exploitation car les gisements peuvent être diversifiés. Il existe des terres rares légères, lourdes, et certains auteurs parlent même de terres rares intermédiaires : une classification basée sur le numéro atomique de chacun de ces 17...