
En attendant le prix Aga Khan
Quatre projets Africains sont dans la shortlist de cette prestigieuse récompense.

Le prix triennal d’architecture Aga Khan a toujours mis en avant des projets innovants. Doté d’un million de dollars, il compte parmi les plus importants du secteur et les mieux récompensés. Dans la séquence 2022-2025, quatre projets de la shortlist arrivent du continent. Le plus connu est sans doute le Startup Lions Campus, construit à Turkana (Kenya) par Kéré Architecture. Ce pôle éducatif et entrepreneurial en pierre volcanique locale rappelle les termitières que l’on trouve en nombre dans la région. Il intègre un système de récupération des eaux de pluie et utilise de l’énergie solaire, faisant de la durabilité environnementale et de la résilience face au climat aride ses atouts principaux. Plus discret, le projet de restauration d’Esna (Égypte) réimagine l’identité de la vieille ville, en promouvant une croissance touristique et économique multiple et inclusive.

Le cabinet Takween Integrated Community Development a ainsi travaillé sur un projet de réutilisation adaptative d’un caravansérail de l’époque mamelouke, rénové un marché traditionnel couvert, une maison d’hôte royale et 15 sites majeurs, mais aussi créé la première cuisine locale dirigée par des femmes. La rénovation de la gare de Dakar montre comment intégrer une infrastructure moderne à un bâtiment classé (1914) en sublimant son charme.

Le projet, signé par Caroline Geffriaud et le cabinet GA2D, crée un contraste entre l’architecture coloniale et l’extension contemporaine, tout en revitalisant l’espace public. La continuité esthétique se joue ici sur l’utilisation des couleurs, le choix des matériaux et les éclairages. Le dernier projet retenu est celui de la réhabilitation de la place Lalla Yeddouna, dans la médina de Fès. Conçu par un consortium international, dont le studio casablancais Yassir Khalil, il reconnecte la place aux quais du fleuve avec un parcours piéton et offre des espaces rénovés. Les architectes ont travaillé sur la climatisation passive des architectures vernaculaires et offert une interprétation contemporaine de la tradition locale du zellige avec une oeuvre signée par un artiste britannique.