Entre deux mondes vaudous
Voyage dans les Limbes du visible et de l’invisible, aux sources du mythe du zombi.
Loin des ämes errantes du cinéma et de la pop culture, de La Nuit des morts-vivants à World War Z, en passant par la série The Walking Dead ou le clip Thriller de Michael Jackson, les zombis vont et viennent entre l’ici et l’ailleurs, déambulent dans les rues haïtiennes lors de fêtes religieuses et païennes, hantent l’œuvre de Dany Laferrière, se livrent aux interrogations de scientifiques… Que nous disent-ils sur nous-mêmes, et surtout d’où viennent-ils? Si le mot «zombi» (nzambi en langue bantoue) désigne un mort-vivant ou le fantôme d’un défunt, sa signification évolue considérablement en traversant l’Atlantique lors de la traite des esclaves, portée par la combinaison des croyances traditionnelles africaines, caribéennes et catholiques. En Haïti territoire exclusif de ces figures à la croisée des chemins entre le monde des vivants et celui des trépassés ou de leurs esprits ,ce mot recouvre de nombreux sens, à la fois anthropologiques et sociologiques.
Entre savoir et fiction, l’exposition donne ainsi à voir les réalités qui se cachent derrière la peur de ce troublant «non-mort». Et part sur les traces d’un mythe, le vaudou haïtien, à la fois une religion à part entière, mais aussi une culture, une façon de vivre. Une exploration à la fois universelle et intime, à l’aune des mots de Philippe Charlier, médecin légiste, anthropologue et commissaire de l’exposition: «Le monde est rempli d’une énergie circulante, de courants et de forces qui naviguent, et quelques autres qui sont cristallisés.» Passionnant.