Aller au contenu principal
Myrlande Constant, Bannière Bawon, 2005, Haïti.© MUSÉE DU QUAI BRANLY, PHOTO CLAUDE GERMAIN
Myrlande Constant, Bannière Bawon, 2005, Haïti.© MUSÉE DU QUAI BRANLY, PHOTO CLAUDE GERMAIN
Rendez-vous

Entre deux mondes vaudous

Publié en octobre 2024
Share

Voyage dans les Limbes du visible  et de l’invisible, aux sources du mythe du zombi.

Personnage lié aux rites des sociétés secrètes Bizango d’Haïti.Musée du Quai Branly-Jacques Chirac, Paris (France), jusqu’au 16 février 2025. quaibranly.fr
Personnage lié aux rites des sociétés secrètes Bizango d’Haïti.Musée du Quai Branly-Jacques Chirac, Paris (France), jusqu’au 16 février 2025. quaibranly.fr

Loin des ämes errantes du cinéma et de la pop culture, de La Nuit des morts-vivants à World War Z, en passant par la série The Walking Dead ou le clip Thriller de Michael Jackson, les zombis vont et viennent entre l’ici et l’ailleurs, déambulent dans les rues haïtiennes lors de fêtes religieuses et païennes, hantent l’œuvre de Dany Laferrière, se livrent aux interrogations de scientifiques… Que nous disent-ils sur nous-mêmes, et surtout d’où viennent-ils? Si le mot «zombi» (nzambi en langue bantoue) désigne un mort-vivant ou le fantôme d’un défunt, sa signification évolue considérablement en traversant l’Atlantique lors de la traite des esclaves, portée par la combinaison des croyances traditionnelles africaines, caribéennes et catholiques. En Haïti  territoire exclusif de ces figures à la croisée des chemins entre le monde des vivants et celui des trépassés ou de leurs esprits ,ce mot recouvre de nombreux sens, à la fois anthropologiques et sociologiques.

© MUSÉE DU QUAI BRANLY, PHOTO THIERRY OLLIVIER, MICHEL URTADO
© MUSÉE DU QUAI BRANLY, PHOTO THIERRY OLLIVIER, MICHEL URTADO

Entre savoir et fiction, l’exposition donne ainsi à voir les réalités qui se cachent derrière la peur de ce troublant «non-mort». Et part sur les traces d’un mythe, le vaudou haïtien, à la fois une religion à part entière, mais aussi une culture, une façon de vivre. Une exploration à la fois universelle et intime, à l’aune des mots de Philippe Charlier, médecin légiste, anthropologue et commissaire de l’exposition: «Le monde est rempli d’une énergie circulante, de courants et de forces qui naviguent, et quelques autres qui sont cristallisés.» Passionnant.