Estelle Brack
«Le commerce en dollars n’est pas à l’avantage des pays émergents»
Les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) se réuniront en août à Johannesbourg, pour notamment discuter de la possibilité de créer une monnaie commune. La fondatrice du cabinet de conseil en stratégie KiraliT et experte en paiements et services financiers nous explique pourquoi ce projet intéresse déjà une quarantaine de nations.
AM: Comment la hausse des taux directeurs de la Réserve fédérale des États-Unis impacte les monnaies, notamment africaines?

Estelle Brack: Elle rend les placements en dollars plus attrayants, ce qui devient plus intéressant pour les investisseurs aux États-Unis. Cela apprécie le dollar et contribue au dévissage des autres monnaies. Pour les pays émergents – et en particulier les africains, dont les performances économiques ne permettent pas de compenser cette hausse –, la dépréciation de leur monnaie nationale accentue l’inflation des produits importés. Les acteurs économiques du continent vont placer leur argent en dollar, plutôt que dans leur monnaie, plus instable. Certains pays ont une stricte réglementation des changes: la banque centrale veut garder le contrôle sur le cours de la monnaie nationale (à taux de change fixe par rapport à une devise internationale ou un panier de devises). Sa capacité à obtenir des dollars est limitée...
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