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Interview

Gaël Faye
« La littérature est mon pays »

Par Astrid Krivian - Publié en octobre 2024
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Après un premier roman unanimement salué en 2016, l’auteur raconte aujourd’hui ses racines. Il parvient à mettre en mots l’indicible histoire rwandaise, sa mémoire, ses habitants, sa reconstruction. Une ode à l’altérité, un hommage à la résilience.

Son premier roman Petit pays (Grasset, 2016) fut un succès public et critique, vendu à plus de 1,5 million d’exemplaires, traduit en 40 langues, couronné du prix Goncourt des lycéens, adapté au cinéma et en bande dessinée. Inspiré en partie de son histoire, le chanteur, compositeur et écrivain narrait l’enfance au Burundi d’un gamin franco-rwandais à l’innocence brisée par la guerre civile, le génocide des Tutsi au Rwanda voisin, puis l’exil en France. Aujourd’hui, Gaël Faye signe le bouleversant Jacaranda (Grasset) – nom de cet arbre majestueux aux fleurs mauves, qui a aussi baptisé l’un de ses albums. Car il y est question de racines, de mémoire, de transmission. Nourri de sa fine observation de la société rwandaise, vivant à Kigali depuis 2014, il entrelace histoire intime et collective, explore de sa plume juste et sensible le passé et le présent, exhumant les blessures d’un peuple qui tente de se reconstruire et de vivre ensemble après un massacre. Justes et attachants, ses personnages aux destins croisés, de quatre générations différentes, tentent chacun de trouver leur place et de panser leurs plaies. Le jeune Milan, français né d’une mère rwandaise, poursuit une quête des origines. Claude, rescapé du génocide, essaie de cheminer dans un pays où vivent ses anciens bourreaux. Survivante également, Eusébie se jette à corps perdu dans le travail, quand sa fille Stella, née après le génocide, souffre du silence recouvrant les traumas de l’histoire familiale. Née à la fin du XIXe siècle, Rosalie transmettra à cette jeune génération l’histoire du pays depuis la colonisation allemande, puis belge, qui a instauré ce processus mortifère de racialisation entre Tutsi et Hutu.

AM: Quel malentendu souhaitiez-vous dissiper avec Jacaranda?

Gaël Faye: On a beaucoup ramené mon premier roman, Petit pays, au Rwanda, au détriment du Burundi sur lequel j’écrivais pourtant. C’était un malentendu, car le Rwanda représentait un écho dans cette histoire, il n’était pas central. Cette invisibilisation du Burundi était certainement due à l’envie du lectorat de connaître l’histoire du Rwanda, de comprendre ce qu’il s’était passé. Ça m’a poussé à préciser quel était mon rapport, mon histoire avec ce pays: il s’agit plutôt de la tentative de compréhension d’une société en reconstruction, alors que le Burundi est pour moi un souvenir d’enfance, un paradis perdu. Petit pays racontait l’histoire avant la violence; Jacaranda explore la manière dont on refait société après la haine, comment on réapprend à s’aimer, à vivre ensemble, à être amis, à constituer une famille.

Plusieurs générations se côtoient dans ce roman. Pourquoi?

J’ai eu la chance de connaître mon arrière-grand-mère, née dans un Rwanda qui n’était pas encore racialisé, où les cartes d’identité ethniques n’existaient pas. J’ai aussi le privilège de voir mes filles grandir dans un Rwanda post-ethnique, où elles n’ont pas à se définir en tant que Hutu ou Tutsi. Elles n’ont pas cette grille de lecture des générations précédentes. C’était intéressant de les faire converser; cela soulève la question de la transmission, des racines, parce qu’une histoire de génocide rompt aussi le cycle de la mémoire. Symbole de la transmission, témoin silencieux de la grande histoire comme de l’histoire familiale de mes personnages, l’arbre jacaranda porte le secret, demeure un point d’ancrage. Rosalie va transmettre cette mémoire à la nouvelle génération – une société nouvelle, débarrassée de tous les formatages du XXe siècle.

Né en France d’un père français et d’une mère rwandaise, Milan est en quête de ses origines. Est-ce nourri de vos propres questionnements, de votre volonté de briser des silences? Vous dites qu’il y a eu une rupture de transmission avec votre mère rwandaise…

​​​​​​​Dans beaucoup de familles rwandaises, on trouve cette incapacité à parler. Je l’ai vécue, mais c’est assez généralisé. De plus, mon personnage Milan ignore qu’il porte en lui l’histoire du Rwanda, parce que sa mère ne l’évoque pas du tout. Il va découvrir le Rwanda comme tous les Français, en 1994, à travers ces images affreuses déversées chaque jour dans les postes de télévision. Ça restera pour lui une abstraction, jusqu’à l’arrivée de Claude, rescapé du génocide, qui va incarner ce pays lointain.

À l’époque, le récit du génocide par les médias occidentaux coïncide avec cette représentation de l’Afrique, qui serait «le cœur des ténèbres».

Le traitement médiatique et politique va sciemment, ou inconsciemment, rendre l’événement impossible à comprendre. Les termes employés pour décrire la situation empêchent complètement d’en saisir les enjeux. On nous parle d’affrontements interethniques, de guerre tribale, de barbarie. Ce spectre de formules éloigne l’événement de l’Occident, de façon à dire: c’est lointain, ça se passe ainsi là-bas, ce sont d’autres mœurs, d’autres façons de régler les problèmes. Tout ça anesthésie notre compassion. Ça nous horrifie, mais ça ne génère pas d’empathie. Et puisque les autorités françaises soutenaient un régime génocidaire, et qu’elles en avaient conscience, il fallait rendre incompréhensible la situation. C’est aussi la difficulté pour Milan: on lui présente les choses ainsi et sa mère reste silencieuse, aussi rien ne le pousse à s’y intéresser. C’est le cas pour beaucoup de Français, je pense. Beaucoup de lecteurs me confient que le roman les a éclairés sur ces événements, qu’ils n’avaient pas compris à l’époque.

Votre famille, réfugiée au Burundi, vous parlait du Rwanda comme d’une terre idyllique…

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C’est la nostalgie de l’exilé, qui fabrique un pays idéal, bien qu’il en ait été banni. Et la vie au Burundi était difficile. La société était dure avec les réfugiés rwandais, qui vivaient une forme de stigmatisation, de marginalisation. Ça a aussi cultivé ce mythe du retour. Quand je suis arrivé au Rwanda en 1994 pour la première fois, j’avais envie de m’enfuir. Ce n’était pas le «pays du lait et du miel», c’était un enfer. J’ai mis beaucoup de temps à me sentir appartenir à cet endroit, à l’apprivoiser – encore aujourd’hui, la société évolue si vite qu’il n’est pas évident de fixer le Rwanda dans sa réalité. Je ne me suis pas tant attaché à la terre, aux paysages, mais aux personnes, à leur histoire. C’est le lien aux autres qui m’a donné envie d’y revenir, puis de m’y installer.

L’écriture permet-elle de combler les silences, de restituer la mémoire?

​​​​​​​L’écriture permet surtout de ne pas rester dans la frustration du silence. Face à ce dernier, j’oppose une histoire, que je crée et qui devient la mienne. C’est de la fiction, mais elle devient mienne, et finalement ma réalité. Je l’assume complètement. Quand on nie une part de soi, soit on porte la souffrance éternellement, soit on trouve un subterfuge pour se sentir appartenir. Pour moi, c’est l’écriture, les livres. La littérature est mon pays.

En quoi la pièce Rwanda 94, cocréée par Dorcy Rugamba, vous a-t-elle donné des clés de compréhension sur le génocide, à l’adolescence?

J’étais passé à côté de l’événement quand il se déroulait. Comme la guerre au Burundi sévissait au même moment, et qu’il était aussi question de Hutu et de Tutsi, je pensais que ces groupes avaient toujours été en conflit. Je n’avais pas conscience que ces entités raciales avaient été fabriquées, que la colonisation et l’Église catholique étaient responsables. Je ne savais pas pourquoi les Tutsi avaient fui le Rwanda, dans quelles circonstances. Au Burundi, je voyais des Rwandais fuir le génocide, mais c’était en grande majorité des Hutu qui avaient massacré… Tout était mélangé dans ma tête. Et les adultes ne nous disaient rien. Puis, à 17 ans, j’ai vu cette pièce de théâtre, Rwanda 94, et l’histoire m’est apparue de façon claire. C’était une invitation à considérer cette histoire comme la mienne. Cette pièce m’a autorisé à écrire à ce sujet. J’ai aussi compris qu’un artiste pouvait être un passeur de mémoire, transmettant une réalité historique, sociale, avec pédagogie et émotion.

Quelles vérités fallait-il révéler?

L’histoire est trompeuse, fallacieuse, pleine de mythes, de fausses croyances. Cette hiérarchisation des «races», ce racisme scientifique du XIXe siècle a été plaqué sur une société africaine. Donc un lourd travail d’éclaircissement, de déconstruction était à effectuer, autant pour les Rwandais, les Africains, que pour le regard européen, qui a créé cet autre. Le Rwanda du XXe siècle est le produit d’une idéologie européenne. Les Rwandais ont été dépossédés de leur histoire, et on leur en a inculqué une autre à laquelle ils ont fini par adhérer. D’où, là aussi, cette symbolique de l’arbre: on nous a déracinés. Une fois que cette idéologie raciste de l’inégalité, de la stigmatisation est utilisée politiquement et qu’un bouc émissaire est désigné, le crime est sans limite. Or, le génocide aurait pu être arrêté. Prendre un autre chemin était possible. Mais la communauté internationale a abandonné les victimes. Nombre d’observateurs affirment qu’il aurait fallu très peu de choses pour stopper ce chaos. Les contingents des Nations unies, de Belgique et de France étaient suffisants pour arrêter ces tueurs munis de machettes. D’ailleurs, dans les rares endroits où les Casques bleus ont fait usage de leurs armes, les massacres ont été empêchés.

Qui vous a inspiré Eusébie, la mère de Stella, rescapée du génocide, qui se jette à corps perdu dans le travail?

Ce sont ces femmes qui ont relevé le pays, depuis la fin du génocide. Elles se sont occupées des enfants, des vieillards, quand les hommes étaient soit à la guerre, soit morts, soit en prison. Elles travaillaient dans les champs, à la maison, exerçaient un autre métier en même temps, prenaient des cours du soir, faisant des sacrifices qui dépassent l’entendement. La société rwandaise leur doit tout. Eusébie représente ça. Elle est une survivante, elle a traversé le génocide, elle a perdu son mari, ses enfants, et malgré tout, elle tente de construire à nouveau un pays avec la conscience des générations futures. C’est bouleversant. Ces femmes ne se sacrifient pas pour elles, pour améliorer leur vie, mais pour les générations d’après. Elles nous donnent une grande leçon de vie. Eusébie a aussi cette difficulté à parler à sa propre fille, à réaliser cette transmission directe, alors qu’elle témoigne de son histoire devant des milliers de personnes à la télévision, dans des stades, à l’occasion de cérémonies mémorielles. Ce sont de vraies situations, troublantes. C’était présent dans mon documentaire, Rwanda: le silence des mots (2021). Concessa, une femme Tutsi qui a été violée, et pendant le génocide et par des militaires français, ne pouvait pas raconter son histoire devant sa fille. Cette dernière l’a donc apprise en regardant le film.

Vous avez échangé avec de jeunes Rwandais pour nourrir vos personnages de cette jeune génération, comme votre héroïne Stella.

Qu’avez-vous observé?

J’ai ressenti chez eux une pression. Car le pays s’est reconstruit rapidement, que l’on vient d’une situation terrible, il faut préserver les acquis. Et le Rwanda actuel veut poursuivre ses efforts. Ces jeunes font face à une attente : seront-ils à la hauteur des aînés extraordinaires qui ont traversé la nuit? De même, ils se questionnent sur leur place dans une société qui va très vite. La mémoire n’est-elle pas trop lourde pour se projeter dans l’avenir? Dans ces débats aux vents contraires, les réponses sont multiples. Les jeunes ont aussi d’autres angoisses. Face au dérèglement climatique, à l’augmentation de la démographie, aura-t-on suffisamment de ressources? Ils ne parlent pas de cette anxiété aux aînés, qui sortent des charniers et du maquis, et pour qui le confort matériel importe  les routes, l’électricité… On observe aussi cette incapacité à parler de l’intime au sein de la famille. C’est comme s’il s’était passé cent ans depuis le génocide. Les jeunes se sentent profondément éloignés des réalités de leurs parents au même âge.

Pourtant, les traumas se transmettent. Votre héroïne Stella rencontre des difficultés psychologiques...

Les parents gardent tout en eux, mais ils transmettent malgré leur silence. Beaucoup de jeunes portent le trauma du génocide, parfois sans en avoir conscience. En tout cas, ils prennent en compte leur santé mentale. Sur les réseaux sociaux, ils osent confier qu’ils ne vont pas bien, qu’ils sont en dépression. Pour la génération d’avant, c’était inconcevable! Aller voir un psy, c’était être fou. De plus, la culture rwandaise valorise beaucoup la réserve, une forme de stoïcisme. On ne s’énerve pas, on garde les émotions en soi, on sauve la face.

Un tel événement traumatique couplé à ces valeurs crée une situation de Cocotte-Minute à l’intérieur des gens. Mais, pétris de respect et de pudeur, les jeunes ne s’opposent pas frontalement. Au contraire de la France, qui valorise la rébellion, la dissension, le Rwanda s’appuie sur une culture du collectif, du consensus, où l’individu n’existe que parle groupe. C’est ce que j’essaie de faire transpirer dans mon texte: cette société se construit dans le lien, dans les échanges intimes, c’est là qu’on saisit la vérité des cœurs, qui ne se dit pas publiquement. Ça peut sembler très corseté d’un point de vue occidental, mais c’est simplement une politesse, une autre manière d’être. Certains films japonais me donnent l’impression de voir du cinéma rwandais, dans cette intériorisation des sentiments, ce respect de la hiérarchie, des aînés.

Les jeunes qui partiront à l’étranger seront-ils contraints de se faire porte-parole du Rwanda?

Comme c’est lointain, complexe, et qu’il y a peu de représentants, ceux qui partiront seront forcément reliés à cette histoire – qui n’est pas terminée. Le Rwanda est toujours au cœur de l’actualité : avec les conflits en RDC, il est accusé, mis en cause. C’est comme s’il y avait pour ces jeunes une injonction à se positionner par rapport à l’histoire qui continue. C’est une charge.

Pour Claude, un autre de vos personnages, rescapé, les survivants ont payé le plus lourd tribut, mais ont été oubliés. Vous entendez cette parole chez certains?

Oui. Parce que la société va vite, on leur demande de vivre avec leurs bourreaux. La charge de la reconstruction est sur leurs épaules. Pour un génocidaire, vivre à côté de son ancienne victime n’est pas compliqué. Mais pour une survivante, être à côté de l’homme qui a tué ses enfants, ses parents, c’est une souffrance chaque jour. Toutefois, les rescapés ont bien conscience que le parti au pouvoir est celui sans lequel ils ne seraient plus là – le FPR a mis fin au génocide.

Est-ce toujours une société de défiance, comme le regrette Claude?

Les photos de victimes exposées au Mémorial du génocide de Kigali.CAVAN IMAGES / ALAMY STOCK PHOTO
Les photos de victimes exposées au Mémorial du génocide de Kigali. CAVAN IMAGES / ALAMY STOCK PHOTO

Les gens sont toujours un peu méfiants. On vit avec des génocidaires, mais aussi des personnes au parcours trouble, qui n’assument pas leur passé. Dans une société touchée par un génocide, la suspicion demeure. On se demande toujours: que faisais-tu au printemps 1994? Au sein de la nouvelle génération, on va demander: qui étaient tes parents? Que faisait ta famille? Où sont tes oncles, en prison ou morts? Ceux que l’on appelle les «Justes» sont ambigus: ils ont sauvé des vies et, en même temps, ils étaient aux barrières et massacraient ce qui empêchait les soupçons de sauvetage par ailleurs. Certains ont joué sur deux tableaux, et cela donne lieu à des situations troubles.

Quel est votre rapport avec ce pays, où vous vivez?

Complexe. La société s’est normalisée. Parfois, face à la banalité du quotidien, à la beauté du paysage, au calme, il est presque impossible de croire qu’une telle violence ait pu exister. Les choses allant très vite, il est difficile d’avoir des points de repère, de fixer une réalité: 70% des Rwandais sont nés après le génocide; en plus du kinyarwanda, le pays est passé du français à l’anglais; des exilés rwandais sont arrivés d’Ouganda, de l’ex-Zaïre, du Burundi, de Tanzanie, de diasporas plus lointaines… Ces chamboulements ont créé de la confusion, de l’instabilité. La force de ceux qui ont pris le pouvoir est d’avoir réussi à normaliser, à stabiliser, à redonner un sens de la nation et de l’appartenance, une dignité. Les Rwandais ont conscience de l’amélioration de leurs conditions de vie. Le Rwanda d’avant 1994 et celui d’aujourd’hui sont très différents, mais le pays continue de faire face à de nombreux défis. Sur une base où chacun a été frappé dans sa chair, dans son intimité, il est difficile d’aller à un rythme aussi soutenu.

En quoi écrire ce livre était-il un travail d’archéologue parfois douloureux? 

Écrire demande d’être en empathie avec ses personnages, de se mettre à leur place. Quand j’écris une scène, je me replonge dans ces témoignages recueillis auprès de personnes réelles. C’est difficile, douloureux. J’avais peur de ne pas être à la hauteur, de mal dire. La question de la légitimité me travaillait: depuis quel endroit j’écris? Je ne veux pas trahir, mais transmettre. Au cours de l’écriture, j’étais en apnée. Toute cette souffrance, cette histoire trop dense, c’est vertigineux. Mes personnages m’ont donné la force de continuer: leur lumière, leur envie d’être meilleurs, de se relever, d’espérer, d’être ensemble. Mais leur vécu me tirait aussi vers le bas. C’était une lutte permanente entre deux tensions.​​​​​​​

Comment abordez-vous les mots?

Je suis dans une quête infinie du mot juste. Chacun a son importance, son poids, sa polysémie. Les mots sont autant des formules magiques qui sauvent que des armes qui détruisent. L’expérience génocidaire, qui dévoie le langage et construit une propagande, nous apprend à nous méfier des mots  ceux qui stigmatisent, marginalisent  parce qu’ils peuvent tuer.

La culture joue un rôle important dans Jacaranda  livres, musique… Pourquoi cet hommage?

C’est la culture qui a permis aux exilés de rester Rwandais. Ils se retrouvaient lors de soirées de poésie, de danse, de chant. La culture demeure quand tout a disparu. C’est aussi s’ouvrir à l’ailleurs, inviter le vaste monde à soi. Elle peut ranimer l’humanisme par l’ouverture, la connaissance de l’autre. Je crois en cette métaphore: la culture est une lumière.