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Grands chantiers, la lutte continue !

Par DOUNIA BEN MOHAMED - Publié en mars 2017
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Routes, transports et énergie constitueront les priorités du gouvernement dirigé par Amadou Gon Coulibaly.

L’émergence, il faudra bien y parvenir ! Le gouvernement prévoit pour cela d’accroître les investissements dans les infrastructures, sous forme de grands chantiers, durant cette seconde période du mandat ADO II.
 
Le gouvernement ivoirien a défini son nouveau plan d’investissement pour la phase 2016-2020, le PND II. Premier chapitre essentiel, le secteur routier, avec un investissement de 3 760 milliards de francs CFA : 4 000 km de bitume interurbain seront donc réhabilités durant le quinquennat. Plus précisément, ce sont 1 246 milliards de francs CFA qui serviront à cette réhabilitation dont le financement a été acquis lors du groupe consultatif qui a siégé à Paris en mai 2016.
 
Au final, le réseau routier national, actuellement composé de 220 km d’autoroute et de près de 6 500 km de routes bitumées, doit doubler d’ici à 2020. En attendant, l’autoroute Yamoussoukro (centresud)- Bouaké (centre-nord), d’un coût de 292 milliards de francs CFA, est en cours de chantier, de même que l’axe qui relie Abidjan à San Pedro, la seconde ville portuaire du pays, dans le Sud-Ouest. 200 milliards de francs CFA devraient enfin permettre la réalisation du quatrième pont d’Abidjan, Yopougon-Plateau.
 
Autre priorité de cette approche transports et communication, le développement de pôles régionaux. Yamoussoukro, Bouaké, Abengourou et Soubré sont ciblées pour leur fort potentiel. L’idée étant de renforcer l’interconnexion, tant nationale que régionale, à travers ces villes destinées à devenir des pôles de croissance secondaires.
 
CHEMINS DE FER ET AUTOROUTES
 
Pour stimuler l’activité économique dans l’ouest du pays, la cité portuaire de San Pedro devrait voir la construction d’une nouvelle ligne ferroviaire la reliant à Man, et une autoroute la relier à Abidjan. Déjà annoncé, le prolongement de l’autoroute Abidjan-Yamoussoukro, jusqu’à Bouaké dans un premier temps, jusqu’au Burkina ensuite, est confirmé, ainsi que les voies Bouaké-Tiébissou et Yamoussoukro- Tiébissou.
 
Sur le plan régional, les autoroutes Abidjan-Lagos et Abidjan- Ouagadougou, ainsi que le corridor ferroviaire, de 1 000 km, devant faire la liaison entre le port de San Pedro et Bamako, pour l’exploitation des minerais de fer notamment, déjà en cours de construction, et entre Man et Nzérékoré (Guinée Conakry), pour l’exploitation en commun des minerais de fer de Guinée, répondent aux mêmes enjeux économiques.
 
Avec l’axe Ouangolo-Niellé-Sikasso- Bougounilong et le projet « Rail City », une reconversion du patrimoine foncier de la Société ivoirienne de gestion du patrimoine ferroviaire (SIPF), au Plateau, le développement du secteur ferroviaire doit à la fois participer au développement de l’exploitation minière et renforcer l’interconnexion régionale.
 
Pour mieux rentabiliser le trafic entre le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire, les rails seront réhabilités, pour 262 milliards de francs CFA. Un chemin de fer devrait voir le jour dans l’ouest ivoirien entre cette région et le port de San Pedro afin d’écouler le minerai qui y est prospecté. Annoncé en grande pompe, le train urbain ou « métro d’Abidjan », initialement prévu pour 2017 mais finalement reporté à 2020, qui reliera Anyama à l’aéroport d’Abidjan pour un coût estimé à 850 milliards de francs CFA, doit transporter 300 000 citadins par jour.
 
Le tramway qui doit circuler entre Anyama et Port-Bouët devrait amorcer une mutation bienvenue dans une capitale actuellement étranglée par la densité de la circulation et le manque de transports urbains efficaces et « sûrs ».
 
Autre point essentiel : l’énergie. Le président Alassane Ouattara a annoncé que « tous les villages de plus de 500 habitants devraient être raccordés au réseau électrique ». Selon le plan de développement du secteur de l’électricité, cet effort national coûtera 3 883,2 milliards de francs CFA. Les investissements en sont confiés au secteur privé. Les principaux projets du plan 2016-2020 concernent d’abord les zones de Ciprel IV, Azito III et Treichville, et cela pour respectivement 500, 250 et 150 millions de francs CFA.
 
Enfin, la production d’électricité sera soutenue par de nouvelles constructions, dont certaines sont encore à l’étude, avec notamment des centrales thermiques à cycle combiné à Abata (450 MW, 250 000 millions de francs CFA), le barrage de Soubré (270 MW, 305 000 millions de francs CFA) et les projets de barrage de Sassandra-Gribopopoli et Bou Toubré (630 millions de francs CFA).
 
L’objectif visé est d’atteindre une puissance installée de la Côte d’Ivoire de 4 000 MW en 2020 et de plus de 6 000 MW en 2030 (la production actuelle étant de l’ordre de 1 900 MW, fournie à 72,5 % par quatre centrales thermiques et à 27,5 % par six centrales hydrauliques). De quoi assurer l’autosuffisance du pays et exporter de l’électricité dans la sous-région ouestafricaine. Les projets initiés en 2012 s’inscrivent dans ce cadre. Notamment le barrage Soubré, projet phare de la feuille de route énergétique nationale, qui doit être livrée cette année.