
Imaginer en grand
C’est devenu une signature de la Côte d’Ivoire. Construire, bâtir en grandes dimensions, transformer la physionomie du terrain, monter des ponts et des tours. La tradition remonte au président fondateur Félix Houphouët-Boigny, soucieux d’afficher l’ambition du pays. Ce fut le développement de l’emblématique quartier du Plateau au cœur d’Abidjan, et aussi de la fameuse basilique de Yamoussoukro. Avec Alassane Ouattara, le développement des infrastructures retrouve sa place centrale. À partir de 2011, il s’agit de créer les conditions d’une croissance forte, de renforcer la compétitivité du pays en le dotant d’une colonne vertébrale, d’une véritable backbone d’infrastructures. C’est la première clé de la croissance longue. Abidjan est en première ligne. Il faut décongestionner la mégalopole, la transformer et projeter un soft power attractif auprès des investisseurs, des visiteurs et de toute la sous-région.
Il faut aussi construire des routes pour connecter le pays. Le programme est ambitieux. Depuis 2015, plus de 2600 km de voies bitumées auront été rénovés ou construits (y compris avec 400 km d’autoroutes). L’effort s’est aussi focalisé sur la construction de pôles régionaux (Man, San-Pédro, Bouaké, Yamoussoukro, Odienné…). Une politique de décentralisation qui a aussi servi de plan directeur pour les infrastructures liées à la CAN. Le coût de cette stratégie est à la mesure des enjeux, élevé. Sur le PND 2020-2025, l’État devait mobiliser près de 30 milliards de dollars d’investissements publics (en complément des 59 milliards de dollars qui doivent être portés par le secteur privé).