Inclusivité : Lutter contre les inégalités
Le deuxième programme social va venir SOUTENIR les populations fragiles, dont celles du Grand Nord.
Selon la Banque mondiale, « la Côte d’Ivoire a fait un léger bond dans le classement de l’indice du capital humain (0,38) en 2020. La pauvreté y est en net recul, passant de 46,3 % en 2015 à 39,4 % en 2020 ». Cet indice – allant de 0 à 1 – estime le potentiel humain qu’un enfant né aujourd’hui pourrait atteindre d’ici ses 18 ans, en prenant en considération sa survie, sa scolarité, sa santé. Au sujet de la pauvreté ivoirienne, l’institution précise que « cette baisse se limite aux milieux urbains ; le nombre de pauvres ayant augmenté dans les zones rurales sur la même période (+2,4 %) ». Cette situation pousse le gouvernement à accorder un intérêt particulier à la lutte contre les inégalités. « Le souci du président Alassane Ouattara, c’est que chaque Ivoirien puisse avoir accès aux biens sociaux nécessaires à sa vie. Toutes ces choses qui font qu’on a le sentiment d’avoir une vie décente », a affirmé Patrick Achi, le 8 novembre dernier à la primature. Cet engagement du chef de l’État à lutter contre les inégalités sociales devrait se traduire bientôt, comme l’a indiqué le Premier ministre : « Sur instruction du président de la République, nous allons mettre en oeuvre, dès janvier 2022 et pour trois ans, un PSGOUV 2 [deuxième programme social du gouvernement, ndlr] avec cinq priorités. » Ces cinq axes primordiaux sont : la lutte contre la fragilité dans les zones nord frontalières ; l’éducation et la formation ; l’amélioration des conditions de vie en milieu rural et l’autonomisation des femmes ; l’insertion professionnelle des jeunes, le service civique et les écoles de la deuxième chance ; la couverture sociale des populations précaires.
Sur les dix dernières années, la Côte d’Ivoire a réalisé des performances remarquables en macroéconomie, avec un taux de croissance moyen du produit intérieur brut de 8 % entre 2012 et 2019, qui a fait doubler la richesse par habitant. Le budget de l’État a été multiplié par trois, passant d’un peu plus 2 500 milliards de FCFA en 2011 à plus de 8 000 milliards de FCFA en 2021. Le volume global des investissements a été multiplié par sept sur la même période. Ces chiffres témoignent de la capacité du pays à produire de la richesse, mais la question de sa redistribution se pose. Certaines populations estiment, à tort ou à raison, ne pas suffisamment bénéficier des fruits de la croissance économique du pays. Afin d’améliorer cette redistribution, une politique de décentralisation est mise en oeuvre à travers, notamment, la création de 12 districts qui s’ajoutent à ceux d’Abidjan et de Yamoussoukro. Selon le Premier ministre, ils vont renforcer la coordination et l’évaluation de l’exécution des programmes de développement, tout en assurant une supervision accrue sur l’action de l’État et des collectivités territoriales. Cette décentralisation permet de jeter un regard particulier sur les populations du Grand Nord, cette partie du pays en proie à des assauts de groupes terroristes qui recrutent là où les poches de pauvreté sont les plus étendues, c’est-à-dire en zone rurale.
COMBATTRE LE TERRORISME
Pour éviter que le nord ne devienne un terreau fertile du terrorisme, l’État a décidé d’agir pour améliorer les conditions de vie de sa population. Le ministre de la Promotion de la jeunesse, de l’Insertion professionnelle et du Service civique, Mamadou Touré, y a effectué une tournée de plusieurs jours. Ce déplacement a démarré le vendredi 19 novembre par Kafolo (Kong), localité qui a subi deux attaques terroristes en dix-huit mois. L’objectif était de sensibiliser les populations sur l’existence d’un fonds spécial en faveur des jeunes et d’évaluer les programmes mis en place par l’Agence emploi jeune. Près de 3 000 d’entre eux seront concernés par ce plan d’urgence. « L’État et le gouvernement ne vous abandonneront jamais. Le gouvernement sera à vos côtés dans la lutte contre le terrorisme », a promis Mamadou Touré, précisant que, dans les semaines à venir, les premiers bénéficiaires de ce fonds seront connus. Il a ajouté que des jeunes seraient aussi formés à des métiers, comme la réparation de forage, la mécanique, etc. Par ces gestes à l’égard des populations du nord, le gouvernement souhaite répondre aux inégalités en matière d’opportunités d’emploi, mais aussi offrir des perspectives à une jeunesse fragilisée. Le pays inclut ses habitants les plus vulnérables dans sa stratégie de l’essor économique et social. Le Plan national de développement 2021-2025 s’inscrit dans une vision globale de réduction de la pauvreté. Il met l’accent sur la quête d’un développement équilibré entre les régions, mais aussi plus inclusif en offrant à certaines catégories sociales (femmes et jeunes) des programmes spécifiques destinés à favoriser leur autonomisation et leur employabilité.