
Johannesburg, Afrique du Sud :
Les fractures et la richesse
La grande ville de l’or (egoli en langue zoulou) se «déglingue» chaque jour un peu plus, faisant face à une crise existentielle et multidimensionnelle: infrastructures en déliquescence (eau, électricité, routes, réseaux…), gouvernement local faible, taux de criminalité parmi les plus élevés au monde. Le centre-ville (CBD) se meurt et se vide progressivement, laissant des bâtiments vides, vulnérables, menaçant ruine ou occupés illégalement par des gangs. Pourtant, malgré ce paysage dévasté, Johannesburg reste la ville la plus riche d’Afrique. Et elle se renouvelle en multipliant ses « centres ». Sandton, au nord, est devenu depuis les années 1990 le nouveau cœur financier de la métropole, attirant de nombreuses multinationales, des banques, des assureurs et la Bourse de Johannesburg (JSE). On l’appelle souvent Africa’s richest square mile, en référence à ses boutiques de luxe et ses tours d’affaires. On pourrait citer aussi Braamfontein, ville-quartier hybride, innovante, culturelle et universitaire. L’extension urbaine se rapproche de la capitale administrative du pays, Pretoria, à 50 km. Un contraste saisissant avec les impressionnants bureaux de la présidence du pays (Union buildings), les ambassades, les universités prestigieuses, un décor urbain plus sûr et plus entretenu. Ensemble, Johannesburg et Pretoria forment une région de plus de 10 millions...