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Kako Nubukpo : « Une servitude volontaire, un système de rente »

Par Cédric Gouverneur - Publié en avril 2019
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Kako Nubukpo : Économiste, ancien ministre de la prospective du Togo et ancien responsable de la BCEAO. Il a dirigé l’ouvrage collectif Sortir l’Afrique de la servitude monétaire .

YEMPABOU AHMED OUOBA
AM : Pourquoi selon vous, en 1960, les jeunes États africains ont accepté le CFA ?
Kako Nubukpo : Il y a eu des refus au moment des indépendances. Au Togo, Sylvanus Olympio a voulu créer une monnaie nationale. En janvier 1963, les statuts de la Banque du Togo ont paru au Journal officiel. Le 13 janvier, il est assassiné… Le Mali est sorti du CFA en 1962 et n’est revenu qu’en 1984. Si les autres dirigeants ont fait le choix de rester, c’est souvent parce qu’ils avaient été ministres de la IVe République française, comme Senghor ou Houphouët. Il y a eu une authentique contestation collective contre le CFA : la Mauritanie est sortie en novembre 1972, Madagascar en juin 1973. Lorsque Gnassingbé Eyadema reçoit Georges Pompidou en novembre 1972 à Lomé et remet en cause le franc CFA, Pompidou lui rétorque que « la souveraineté africaine a ses limites dans la garantie que donne l’État français ». Mais Pompidou a quand même dû réformer.
 
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