L'énigme
Macky Sall
In extremis, le chef de l’État a acté le report de l’élection présidentielle prévue en février. Une première à haut risque dans l’histoire du pays. Si tout va bien, les Sénégalais iront finalement aux urnes dans les semaines à venir. Tentative de portrait et d’explication.
Jusqu’à la toute fin, malgré les tensions, les choses semblaient gravées dans le marbre. Sauf spectaculaire évolution, que l’on pourrait qualifier de particulièrement dommageable, le premier tour de l’élection présidentielle sénégalaise devait bien avoir lieu le 25 février prochain. Quel que soit l’état d’épuisement, d’énervement et d’anticipation de la classe politique, quels que soient les révélations de dernière minute, les commissions d’enquête parlementaire in extremis (et à la légalité discutable), les messages vidéo jetés dans l’arène surchauffée, les Sénégalais devaient aller voter. Un observateur très informé nous le confirmait, le vendredi 2 février: «Il n’y aura pas de report, nous ne sommes pas dans un cas de force majeure.» Un autre insistait: «On peut comprendre la colère de Karim Wade, recalé par le Conseil constitutionnel, mais ça ne peut pas changer le processus électoral.» Un troisième estimait: «Le président ne mettra pas son héritage en jeu.»