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RD Congo, la folie Kinshasa

L’ombre menaçante des «Kulunas»

Par Zyad Limam
Publié le 16 mai 2025 à 10h54
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Comme souvent, tragiquement, le fait divers est révélateur. Le 24 novembre 2024, la journaliste vedette Jemimah Mambara Mogwo, travaillant pour la Radio-Télévision nationale Congolaise (RTNC), a été mortellement agressée alors qu’elle rentrait chez elle après avoir présenté le journal télévisé. Une affaire qui a provoqué une onde de choc dans la capitale et dans le pays. Jeminah aura eu le malheur de croiser la route d’un groupe de Kulunas, ces gangs de jeunes urbains hyperviolents, armés de machettes, qui sévissent dans les quartiers populaires, mais aussi sur les grandes artères de la capitale. Pour quelques dollars, la vie peut s’arrêter là, sur le bord d’une rue ou d’un chemin défoncé par les inondations…

Comme toutes les très grandes métropoles, et a fortiori ici, où la ville paraît hors du contrôle des autorités, Kinshasa est confronté au défi de la criminalité, alimentée par la démographie et la concertation urbaine. À l’origine, en Lingala, le mot kuluna serait dérivé du verbe kolona, qui signifie «planter», «se fixer» ou «s’établir». Kuluna a évolué pour désigner ces groupes de jeunes délinquants qui «plantent leur territoire» ou «imposent leur loi» dans les quartiers. Les gangs prennent possession d’espaces publics par la violence, les agressions ou...

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