La Fondation OCP
mobilisée tous azimuts sur le continent
Reconnue d’utilité publique, la Fondation OCP vient de publier, début mai, son rapport d’activités pour l’année 2022. Recherche et développement (R&D), innovation sociale, sécurité alimentaire : la Fondation du géant des phosphates et des engrais agit sur tous les fronts, du Maroc à Madagascar.
Le Groupe OCP, premier exportateur de phosphates brut, d’acide phosphorique et d’engrais phosphatés dans le monde, a réalisé un chiffre d’affaires de 11 milliards de dollars en 2022. Le groupe, créé il y a un siècle et nationalisé peu après l’Indépendance, s’est donné comme mot d’ordre de « nourrir le sol pour nourrir la planète », au moyen d’« une croissance durable pour tous », et s’est engagé à atteindre la neutralité carbone en 2040. Sa fondation, reconnue d’utilité publique en 2012, œuvre au Maroc, sur le continent africain – et jusqu’au Bangladesh - pour la promotion de l’éducation, l’appui à la recherche et développement (R&D) et à l’innovation sociale, le soutien à la sécurité alimentaire, la résilience face au changement climatique et la préservation de la biodiversité. L’idée maîtresse qui sous-tend les activités de la Fondation OCP est l’« innovation durable » : « initier des projets responsables pour les futures générations ». L’année écoulée, la Fondation a appuyé pas moins de 265 projets, financé plus de 3 300 bourses d’études, et parrainé quelques 600 écoles. Au Maroc, outre son soutien appuyé aux start-ups et aux jeunes talents, la Fondation OCP accompagne, via le Programme Mourafaka, environ 600 coopératives, en partenariat avec le ministère de l’économie sociale et solidaire. La Fondation aide également ces coopératives à écouler leurs produits, via son soutien à Sookoa, site d’e-commerce dédié, spécialisé notamment dans les produits du terroir et l’artisanat.
Caractériser les sols pour mieux s’adapter
« La dégradation des sols touche deux tiers des terres du continent, du fait des sécheresses, du changement climatique, mais aussi parfois de la mauvaise gestion des ressources foncières par les populations », constate la Fondation dans son rapport d’activités 2022:« Les jeunes vivants dans les zones rurales sont particulièrement confrontés à un avenir imprévisible en raison du manque d’emplois et de la destruction continue des moyens de subsistance ». La Fondation OCP et l’Université Mohammed VI Polytechnique ont donc entrepris une « caractérisation des sols », portant sur environ 5,4 millions d’hectares, disséminés dans huit pays africains : « Une connaissance approfondie des sols permet le développement de pratiques agricoles plus durables, plus adaptées et donnant de meilleurs rendements », explique la Fondation. Cette connaissance permet de mieux cibler les actions : au Togo, la Fondation travaille par exemple avec les radios locales pour diffuser les bonnes pratiques agricoles. Au Sénégal, elle est partenaire de l’Agence Sénégalaise de Reforestation et de la Grande Muraille Verte (ASRGMV). A Madagascar, elle s’implique dans plusieurs projets de reboisement. Autre innovation : au Maroc, dans la province de Rhamna, la Fondation OCP et l’Université Mohammed VI Polytechnique ont lancé un « observatoire de performance territoriale », afin de dresser « une carte de vulnérabilité » mesurant les «conséquences du changement climatique sur l’ossature économique » : ce travail permettra de «proposer un plan d’action afin de progresser vers un objectif de province résiliente ».