La jeunesse, au centre des attentions
Ils représentent 75 % de la population. D’après la Constitution, leur promotion et leur protection sont des obligations d’État. Les 15-35 ans sont la clé d’une croissance forte, inclusive et durable.
Je voudrais à présent m’adresser à nos jeunes, filles et garçons, car je suis convaincu que votre talent et votre énergie sont une chance pour notre pays. Je crois fermement en votre capacité à contribuer au développement de la Côte d’Ivoire. C’est pourquoi j’ai décidé de faire de 2023 l’année de la jeunesse», déclarait le président Alassane Ouattara, lors de son message à la nation, le 31 décembre 2022.
En une phrase, ce jour-là, le chef de l’État place les jeunes Ivoiriens et Ivoiriennes, et avec eux le ministre en poste depuis juillet 2018, Mamadou Touré, au centre de l’action gouvernementale jusqu’à la fin de son mandat. Car le gouvernement a annoncé, fin 2023, le renouvellement du dispositif jusqu’en 2025. Logique, dans un pays où les jeunes représentent, selon le dernier recensement, 75% de la population (22 millions d’Ivoiriens sur 29).
Il s’agit de réduire drastiquement le nombre de jeunes non scolarisés, sans emploi, ni formation, ni perspective. Mais le tableau politique complexe de la sous-région ouest africaine n’est, selon le secrétaire général du Conseil national de la jeunesse (CNJCI), le docteur Ben Balla Koné, sûrement pas absent de la pensée du président de la République au moment où il s’exprime: «Aujourd’hui, la jeunesse est exposée à de nombreux fléaux, dont la poussée de l’extrémisme violent à nos frontières nord, qui recrute parmi nos jeunes. Il est important d’agir pour occuper sainement cette jeunesse et l’orienter vers l’essentiel: le développement de la Côte d’Ivoire.»
L’initiative d’Alassane Ouattara s’appuie sur la base juridique la plus solide qui soit: la Constitution du 8 novembre 2016. Cette dernière consacre, dans son article 34, la protection et la promotion de la jeunesse comme obligations de l’État et des collectivités publiques. Leur engagement y est défini ainsi: «Créer les conditions favorables à l’éducation civique et morale de la jeunesse. […] Aider les jeunes à s’insérer dans la vie active en développant leurs potentiels culturel, scientifique, psychologique, physique et créatif.»
OFFRIR DES PERSPECTIVES D’AVENIR
Conformément à la volonté du président de mettre le facteur humain au cœur des politiques publiques, l’objectif consiste à «permettre à la Côte d’Ivoire de disposer d’une jeunesse compétente, autonome, innovante, imprégnée des valeurs civiques, citoyennes et morales, et jouissant d’un bien-être physique, mental et socio-économique, la rendant apte à participer aux processus décisionnels qui assurent le développement durable». Cette orientation est déclinée en quatre principes, qui doivent guider l’action dans quatre secteurs d’activité:
- le respect des droits humains fondamentaux reconnus aux jeunes par les conventions internationales et par la Constitution;
- une nécessaire équité et inclusivité dans les choix, les initiatives, les programmes initiés dans le cadre de la Politique nationale de la jeunesse (PNJ), afin que personne ne soit laissé-pour-compte;
- le respect, par les programmes engagés, de l’égalité entre les sexes;
- la durabilité, qui exige des actions mises en œuvre dans le cadre de la PNJ pour résoudre les problèmes des jeunes à court, moyen et long termes sans compromettre les chances des générations futures.
Le programme de l’année de la jeunesse traduit ces principes à travers des actions engagées dans les domaines de l’éducation, de la formation et de l’entrepreneuriat, de l’engagement citoyen (par le biais, notamment, de la montée en puissance du service civique) et de la santé. Cette politique, selon les chiffres du gouvernement ivoirien, mobilisera 1118,115 milliards de FCFA, de 2023 à 2025. Une somme très importante, fruit de plusieurs apports. Le ministère de la Promotion de la jeunesse, de l’Insertion professionnelle de la jeunesse et du Service civique étant un ministère transversal au sein du gouvernement, il rassemble sous son égide les initiatives de tous les ministères en faveur de la jeunesse, réunies en un seul programme, augmenté de celles des partenaires au développement, parmi lesquels l’ONU ou la Banque mondiale.
DES ABOUTISSEMENTS CONCRETS
Et les résultats sont particulièrement probants. Selon les statistiques officielles, plus d’un million de jeunes ont déjà été directement impactés en dix-huit mois et plus de 8 millions de façon indirecte. Dans le détail, des réalisations diverses ont vu le jour, comme la construction d’infrastructures (entre autres, quatorze établissements techniques professionnels, trois centres de service civique, ou encore 112 structures de formation), le recrutement de 200 jeunes handicapés, plus de 440000 jeunes accompagnés dans leurs démarches administratives, 136000 bourses distribuées, 209000 jeunes insérés professionnellement, 86000 bénéficiaires du programme d’entrepreneuriat, etc. L’objectif, à terme, est de permettre à 3,5 millions de jeunes «d’accéder et de se maintenir NABIL dans des emplois durables et décents».