Le défi jeune
L’âge médian des Africains est de 19 ans. Et 62 % de la population du continent a moins de 25 ans. Les exigences que pose cette démographie sur les systèmes politiques et économiques sont immenses. La crise du Covid-19 accentue durement les inégalités générationnelles et la précarité de cette grande majorité de la population. Un nouveau contrat social entre cette jeunesse et leurs aînés devient l’urgence.
L ’Afrique est un continent jeune, très jeune. 62 % des Africains [voir pages 36-37] ont moins de 25 ans. La plupart d’entre eux sont nés dans les années 1990. Elles et ils sont nés avec la dislocation de l’URSS, les guerres du Congo, du Liberia, de la Sierra Leone, le drame algérien, le génocide rwandais, l’émergence stupéfiante de la Chine, le Sommet de la Terre de Rio (1992). Elles et ils sont nés au début de l’ère digitale, avec la démocratisation d’Internet et du Web, l’explosion de la téléphonie mobile et du réseau GSM. Elles et ils sont les enfants de la crise et de l’opportunité. Les discours officieux ont longtemps souligné les qualités, les avantages comparatifs de la courbe démographique pour l’Afrique : vitalité, perspectives, force de travail, l’argument anti-darwinien de l’augmentation de la population dans un continent immense, la création de marchés de taille suffisante. Et s’il y a certainement des éléments de vérité dans cette approche, ces discours auront également permis de masquer des réalités brutales.