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Avenir

Le « Dividende démographique » : mirage ou opportunité ?

Par Cédric Gouverneur - Publié en avril 2021
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Shanghaï, plus grande ville de Chine et parfaite représentation du dynamisme économique du pays. SHUTTERSTOCK

​​​​​​​​​​​​​​L’incroyable croissance de la population africaine peut s’avérer être un lourd fardeau économique et social. Ou tout au contraire, incarner la possibilité d’un développement rapide. À condition que les niveaux de vie augmentent et que baisse fortement la natalité.

LE NIGER CONNAÎT le plus fort taux de fécondité de la planète : 7,6 enfants par femme. À ce rythme, ce pays sahélien de 23 millions d’habitants pourrait en compter 40 millions en 2035, environ 70 millions en 2050, voire 209 millions en 2100 si rien ne change ! Le Niger, où seulement 15 % des terres sont cultivables, où la pauvreté fait le terreau du terrorisme djihadiste, ne pourrait évidemment pas se permettre une telle surpopulation. Mais que l’on se rassure : les projections démographiques catastrophiques se vérifient rarement. Car les mentalités changent, parfois en l’espace d’une génération : grâce à l’accès à l’éducation et à la contraception, une jeune femme ne rêvera pas de donner naissance à sept ou huit enfants comme sa mère et ses grands-mères… mais à pas plus de deux ou trois. S’amorce alors ce que les spécialistes nomment une transition démographique : le passage de taux de fécondité et de mortalité élevés à des taux faibles. Dès lors, les familles ayant moins d’enfants peuvent dégager des ressources supplémentaires pour investir dans leur bien-être à long terme. Ce qui représente une opportunité de croissance économique rapide. Les experts nomment ce phénomène le « dividende démographique ». Selon la définition qu’en donne le Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA), « un pays dans lequel la part des jeunes dans la population augmente et le taux de fécondité diminue » peut bénéficier de ce « phénomène de hausse de la productivité économique qui se produit lorsque le ratio de la population active » (en âge de travailler) par rapport au « nombre de personnes à charge » (enfants et anciens) augmente.

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