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Photographie de plateau représentant la Mfantsipim School, à Cape Coast, au Ghana.VICTORIA AND ALBERT MUSEUM
Photographie de plateau représentant la Mfantsipim School, à Cape Coast, au Ghana.VICTORIA AND ALBERT MUSEUM
Expo

Le modernisme tropical s'invite à Londres

Par Luisa Nannipieri - Publié en mai 2024
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Aujourd’hui à la mode sous l’appellation concrète jungle, ce style architectural repose sur une longue histoire, entre colonialisme et décolonisation, qui mérite le détour.

Maxwell Fry dans ses bureaux de Londres, aux côtés de l’architecte sierra-léonais John Noah.VICTORIA AND ALBERT MUSEUM
Maxwell Fry dans ses bureaux de Londres, aux côtés de l’architecte sierra-léonais John Noah.VICTORIA AND ALBERT MUSEUM

​​​​​​​​​​​​​​Le succès de l’exposition sur le modernisme tropical en Afrique de l’Ouest présentée par le Victoria and Albert Museum à la dernière Biennale de Venise a poussé le musée à la reproposer cette année dans ses locaux de Londres, en version étendue et augmentée. Installée dans des pièces séparées par des cloisons aux couleurs vives et des murs à persiennes qui font écho aux motifs du courant architectural, elle explore son histoire avant et après les indépendances, en Inde et en Afrique, notamment au Ghana. À travers des photos d’époque, des maquettes, des plans, des croquis et de captivantes vidéos documentaires et d’archives, le visiteur découvre le travail des Britanniques Jane Drew et Maxwell Fry, les premiers à plaider pour l’adaptation du design des bâtiments au climat des colonies africaines. Mais aussi la façon dont les architectes locaux se réapproprient le modernisme, détournant ses racines Bauhaus à la faveur de traditions locales. Et comment les Premiers ministres de l’époque postcoloniale, tels que Kwame Nkrumah, en font un outil au service de la construction de la nation et un symbole pour un avenir de puissance, de liberté et de progrès, en rupture avec le passé.