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Créatrice

Le pouvoir du masque

Par Luisa Nannipieri - Publié en juin 2020
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Chez SALYEL PARIS, symbolique et réel se mélangent : pour mieux prendre conscience de soi et s’afficher fièrement.

La fondatrice de la marque, Fatimata Ba. DR
Le pouvoir des vêtements, Fatimata Ba le connaît bien. Elle qui pendant ses années passées dans le monde de la finance a porté robes et tailleurs comme des armures, a choisi de créer une marque qui fait du masque tribal bien plus qu’un symbole. L’idée de lancer Salyel Paris est née de son désir de troquer le monde des grandes banques contre celui de la mode. Un secteur dans lequel elle peut retrouver et promouvoir des valeurs qui lui sont chères.

Le nom, tout d’abord, provient de celui de sa grand-mère sénégalaise bien-aimée, avec laquelle elle a vécu jusqu’à ses 4 ans près de la frontière mauritanienne. Le concept ensuite : toutes ses pièces – des T-shirts aux sweaters réalisés en coton biologique – affichent un masque aux couleurs et formes disparates. Certains s’inspirent de véritables objets rituels, d’autres sortent tout droit de l’imagination de la styliste : « Le masque n’a pas juste une fonction esthétique. Il a toujours un pouvoir, un rôle précis et fondamental dans la société. »

Quand elle dessine ces figures plus ou moins abstraites – un processus créatif qui peut lui prendre des semaines –, elle attribue à chacune une histoire et tient à vérifier avec ses amis et ses parents si chaque récit tient la route. L’objectif est de proposer à ses clients des vêtements non seulement beaux, mais également porteurs d’un sens, dans l’optique de manifester la force et le pouvoir intérieur de ceux qui les portent.

Les touches artisanales qu’ajoute la designeuse, comme des broderies, des coquillages ou des inserts en tissu, sont aussi une façon de transmettre une partie d’elle et de son histoire, et de laisser une signature unique sur chacune de ses créations. Bientôt, une collection de jupes et de robes réalisées à Dakar sera ajoutée au catalogue. Un projet qui lui tient particulièrement à cœur, la styliste ayant toujours voulu mettre en valeur ses liens avec le Sénégal.