Leïla Bekhti
Entre deux rives

Au contraire : la jeune Française d’origine algérienne se retrouve en compétition à Cannes ce mois-ci… en tête d’affiche d’un film roumain tourné au Maroc, La Source des femmes, de Radu Mihaileanu. Elle y incarne une jeune mariée qui propose aux femmes de son village de faire la grève du sexe, tant que les hommes n’effectueront pas à leur place la corvée d’eau, qu’il faut aller puiser dans la montagne. Jeune mariée, elle l’est aussi dans la vie : Leïla Bekhti a épousé il y a quelques mois, très discrètement, Tahar Rahim, le héros d’Un prophète, de Jacques Audiard, dans lequel elle avait un petit rôle. Voilà un beau couple qui ne s’étale pas dans les magazines people ! Pour ce film qui la ramène sur la Croisette, elle partage l’écran avec Sabrina Ouazani, la seule femme dans Des hommes et des dieux, et Hafsia Herzi, avec qui elle a tourné L’Or rouge, d’Omar Bekhaled. Ce retour aux sources maghrébines ne s’arrêtera pas là pour Leïla, dont les racines se trouvent du côté de Sidi-bel-Abbès : on la verra bientôt aux côtés de Biyouna et Sami Bouajila dans La Juve de Timgad, de Fabrice Benchaouch, où des gamins des Aurès vont tenter de se qualifier pour un tournoi de football à Marseille… À 27 ans, la voilà qui multiplie les allers et retours sur les deux rives de la Méditerranée, et sous une bonne étoile qui n’en finit pas de briller.

Par Jean-Marie Chazeau