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Tunisie

Loi 52 : l'interminable débat

Par Frida Dahmani
Publié le 31 mars 2017 à 14h34
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Chaque année, des milliers de personnes, souvent jeunes, finissent en prison pour avoir fumé un joint. Ou pour avoir été dénoncées. Des vies brisées. Et pourtant, impossible, semble-t-il, de réformer ce texte particulièrement répressif.

De sinistre mémoire, la loi 52 – votée en 1992 et qui pénalise la consommation de drogue – avait été un précieux instrument répressif utilisé par le régime de Zine el-Abidine Ben Ali contre les jeunes ou les opposants, pendant presque deux décennies. La révolution de 2011 n’a pas freiné les arrestations ni suscité plus de mansuétude de la part des juges ; au contraire, près d’un tiers des détenus en Tunisie sont actuellement incarcérés pour consommation de drogue. « Tarif » moyen : un an de prison. Et, dans cet univers carcéral, le simple consommateur tombé pour quelques grammes d’herbe se retrouve à côtoyer délinquants aguerris, criminels et extrémistes. Rien qu’à la prison d’El Mornaguia, dans la banlieue de Tunis, 12 % de ceux qui comparaissent actuellement pour terrorisme ont ainsi été précédemment condamnés pour usage de stupéfiants.

Dans ce contexte, la société civile alerte quant aux conséquences de la loi 52 sur les individus et réclame son abrogation. En campagne électorale en 2014, Béji Caïd Essebsi s’était engagé à une refonte de...

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