Meryem Sellami
«On ne se construit que dans l'altérité»
La sociologue signe son premier roman: une passion amoureuse, charnelle, teintée de philosophie. Et une réflexion plus fondamentale sur l’émancipation féminine.
Ce sont une lutte intérieure et la nécessité de comprendre le malaise qu’elle éprouvait dans la société qui l’ont poussée vers la sociologie et l’anthropologie. À 18 ans, Meryem Sellami quittait sa Tunisie natale pour étudier en France ces disciplines, à Strasbourg, puis Paris.
Aujourd’hui enseignante à la Faculté des sciences humaines et sociales de Tunis, chercheuse associée au CNRS/Université de Strasbourg, ses recherches portent sur le genre, les conduites à risque des adolescentes, le rapport au corps. «Interface entre la société et l’individu, le corps est mobilisé pour raconter son histoire, contester le pouvoir, les normes sociales, résoudre des problèmes de culpabilité», analyse la socioanthropologue, autrice d’Adolescentes voilées, du corps souillé au corps sacré (Hermann, 2014), codirectrice de l’enquête nationale sur la violence fondée sur le genre en Tunisie menée par le CREDIF et l’ONU femmes. Celle qui écrit de la poésie depuis l’enfance signe son premier roman, Je jalouse la brise du sud sur ton visage (Cérès, 2022). Elle narre le parcours de Hajar, une jeune tunisienne étudiante en philosophie en France, qui suit une psychanalyse avec le...