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Moh Kouyaté.DR
DR
Rythmique

Moh! Kouyaté
Fraternité mélodique

Par Sophie Rosemont - Publié en décembre 2023
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Le natif de Conakry, français d’adoption, livre un superbe album acoustique renouant avec ses racines guinéennes.

AM: C’est un bel hommage à la puissance expressive des cordes que rend Mokhôya. Peut-on revenir sur votre rencontre, alors enfant, avec les instruments à cordes?

MOH! KOUYATÉ, Mokhôya, Roy Music. En concert le 21 décembre au festival Africolor (Théâtre Gérard Philipe – Saint-Denis).DR
MOH! KOUYATÉ, Mokhôya, Roy Music. En concert le 21 décembre au festival Africolor (Théâtre Gérard Philipe – Saint-Denis).DR

Moh! Kouyaté : J’ai grandi dans une famille de musiciens. Ils chantaient, jouaient des instruments à cordes tels que la kora, la guitare, le n’goni, mais aussi le balafon – l’instrument maître de mes oncles maternels et celui avec lequel j’ai commencé. Puis mon père m’a appris à jouer la guitare qu’il avait lui-même apprise avec mon grand père… Une journée passée sans elle est dénuée de saveur. Je n’avais pas d’autre choix que celui de me consacrer à la musique et de faire de la guitare l’élément essentiel de mon expression créative.

Pourquoi le format quartet sur cet album?

Pour l’aspect plus organique encore, voire intimiste? Cela fait très longtemps que j’ai à cœur de réaliser un album acoustique. La période du Covid, qui m’a tenu éloigné de chez moi, a été un catalyseur. Par ailleurs, après le projet Guinea Music All Stars, qui rendait hommage aux grands orchestres guinéens, j’ai souhaité revenir à un format plus intimiste. Rentré en France, j’ai couru au studio pour y déverser tout mon ressenti. J’ai instinctivement associé la kora, qui accompagne si bien mon instrument et honore ma culture mandingue. En plus de la chaleur du violoncelle, il y a la trompette, qui apporte à l’album de l’humour, de la légèreté, de la vivacité et de la brillance… Si j’ai souhaité que chaque musicien puisse apporter sa contribution, créer une communion musicale, cet album puise également dans le riche répertoire de la musique guinéenne.

Le titre de l’album signifie «humanisme». Parce qu’il appelle à plus de fraternité?

En effet, Mokhôya induit les notions de fraternité, de partage et de cohésion. À travers ma musique, je souhaite transmettre un message de tolérance, de compréhension mutuelle et d’amour. Par les temps difficiles que nous traversons, nous devons tous et toujours essayer de créer des passerelles de dialogue et de tolérance, être animés par la nécessité de la paix. Et nous, artistes, devons véhiculer ces messages essentiels. La musique peut transcender les frontières et les différences culturelles, rassembler et promouvoir un monde plus bienveillant. Nous faisons tous partie d’une même communauté : l’humanité.