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Interview

Mounir Laggoune
« C’est le Far West alimentaire»

Par Cédric Gouverneur - Publié en mars 2023
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Mounir Laggoune.DR
Mounir Laggoune.DR

Depuis un an, le monde subit les impacts du conflit en Ukraine. La guerre entre les deux greniers à blé a fait exploser le cours des céréales. Cependant, le conflit n’est pas le seul facteur de hausse des prix, analyse ce spécialiste des placements financiers chez la plate-forme d’investissement Finary : la spéculation aggrave la crise. La meilleure parade demeure la souveraineté alimentaire.

AM : Un an après le début du conflit en Ukraine, les prix alimentaires restent élevés (300 euros la tonne de blé mi-février). ​​​​​​​Dans quelle mesure la spéculation participe-t-elle à cette hausse ? Un rapport du think tank IPES-Food évoque 50 % des échanges à la Bourse de Chicago.

Mounir Laggoune : L’Ukraine et la Russie sont des greniers à blé, et Vladimir Poutine le sait : stocker les céréales est une arme géopolitique. Au déclenchement du conflit, la panique s’est emparée du marché : une partie de la hausse des prix est due aux acteurs qui achètent réellement du blé. Mais d’autres ont acquis du blé qu’ils n’avaient jamais envisagé de se faire livrer, juste pour le revendre et profiter de l’emballement : le chiffre de 50 % des échanges dus à cette spéculation...

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