Ngone Diop
«Sans l’Afrique, personne ne pourra développer sa transition énergétique»
La promesse des pays du Nord de verser 100 milliards de dollars par an pour la transition énergétique des pays du Sud est enfin tenue. Aider le continent à lutter contre le changement climatique est vital pour la planète, souligne la directrice du bureau ouest-africain de l’UNECA (Commission économique des Nations unies pour l’Afrique).
AM: Dispose-t-on d’une évaluation globale du coût financier du changement climatique pour l’Afrique?
Ngone Diop: Le coût, social et économique, du changement climatique est exorbitant à tout point de vue. Il a des conséquences négatives sur les secteurs fondamentaux de la création de richesses: l’agriculture, l’accès à l’eau… Cela est d’autant plus difficile à appréhender que l’Afrique n’est responsable que de 3 à 4% des émissions globales de gaz à effet de serre! Nous estimons les pertes de PIB inhérentes au dérèglement climatique à 170 milliards de dollars sur le continent, soit environ 5% du PIB africain. Ces chiffres donnent une idée de l’ampleur des répercussions sur la productivité agricole et les autres secteurs. En Afrique de l’Ouest, notamment, cela est exacerbé: au Sahel, l’insécurité alimentaire devient structurelle...