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Nour Ayadi.BRUNO BEBERT/BESTIMAGE
BRUNO BEBERT/BESTIMAGE
Partitions

Nour Ayadi
L’amour de l'harmonie

Par Astrid Krivian - Publié en mai 2024
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À tout juste 24 ans, la jeune prodige marocaine vient d’être nommée aux Victoires de la musique classique 2024 dans la catégorie Révélation soliste instrumental. Discipline et transmission sont ses mots d’ordre.

Carnaval, Scala Music, 2024. Piano, Passavant Music, 2019.DR
Carnaval, Scala Music, 2024. Piano, Passavant Music, 2019.

Son jeu conjugue une quête d’excellence artistique avec des interprétations vibrantes et passionnées. Née au Maroc, à Casablanca, Nour Ayadi commence le piano dès 6 ans, au sein d’une famille de mélomanes. Scientifiques de profession, ses parents pratiquent la musique en amateur. Au fil d’un parcours fait de passion, de rigueur et de discipline, l’artiste poursuit son apprentissage en France à 16 ans au Conservatoire national de musique de Paris, ainsi qu’à l’École normale de musique Alfred Cortot. Son instrument de prédilection lui permet d’explorer la complexité des émotions, des sentiments, une large palette de couleurs, une gamme d’expressions profondes, des fêlures mélancoliques à la joie étincelante. Après un premier disque, Piano, elle publie son second, Carnaval, où elle interprète tout en finesse des œuvres de Robert Schumann et de Francis Poulenc. À 24 ans, passionnée par le déchiffrage des partitions comme par la danse hip-hop, elle vient d’être nommée aux Victoires de la musique classique 2024 dans la catégorie Révélation soliste instrumental. Celle qui se nourrit de littérature, de cinéma, de théâtre, touchée par un concerto de Mozart comme par une chanson de la rappeuse angolaise IAMDDB, est aussi diplômée de Sciences Po Paris, où elle a obtenu un master en affaires publiques culturelles. Lauréate, entre autres, du prestigieux prix Cortot en 2019, la musicienne est titulaire d’un doctorat d’artiste interprète au Conservatoire de Paris et d’un master soliste à la Haute École de musique de Genève. Actuellement en résidence à la Chapelle musicale reine Élisabeth à Waterloo, en Belgique, elle s’est notamment produite avec l’orchestre de Paris, l’orchestre philharmonique de Radio France et l’orchestre de chambre de Vienne, sa ville de cœur.

AM: Votre disque Carnaval fait dialoguer des œuvres pour piano de l’Allemand Robert Schumann, compositeur du XIXe siècle, et du Français Francis Poulenc, compositeur du XXe siècle. Qu’est-ce qui a guidé ce choix?

Carnaval, Scala Music, 2024. Piano, Passavant Music, 2019.DR
Carnaval, Scala Music, 2024. Piano, Passavant Music, 2019.

Nour Ayadi: Schumann m’a toujours accompagnée dans mon parcours artistique. Je joue ses oeuvres depuis l’enfance. Pièce centrale de l’album, son Carnaval de Vienne a beaucoup inspiré Poulenc, lequel a composé en son hommage Les Soirées de Nazelles. Le lien entre ces deux pièces est méconnu, et j’avais envie de les mettre en miroir, de les confronter aussi, car leur langage musical est très différent. Ils appartiennent à deux époques distinctes. À cela, s’ajoutent des courtes pièces, les novelettes, narratives chez Schumann, élans poétiques chez Poulenc, pour former ce programme de récital.

Qu’est-ce qui vous touche particulièrement dans leur musique?

Le langage harmonique très personnel de Schumann me bouleverse, de manière instinctive. Sa grande sensibilité a nourri sa musique; certains moments, presque impulsifs, transmettent beaucoup d’émotions. Il a créé deux personnages fictifs antagonistes, Eusebius et Florestan, l’un incarnant la vaillance, l’autre la mélancolie, qui le représentaient dans ses moments de dépression ou de grande joie. Il a vécu une histoire d’amour très difficile et contrariée avec Clara Schumann, a plongé dans une profonde dépression après la mort de son frère et fait une tentative de suicide. Il a osé mettre sa complexité humaine dans sa musique. C’est très touchant, vrai. Je me sens proche de cette musique. Poulenc possède aussi un langage harmonique très personnel et subtil. C’est un bonheur de les réunir. Je suis heureuse de jouer ce récital. J’aimerais remercier le label Scala Music, ses directeurs Rodolphe Bruneau Boulmier et Jason Wiels, la directrice artistique Cécile Lenoir, qui m’ont accompagnée tout au long du projet.

Vienne est votre ville de cœur, dites-vous. Pourquoi?

À 14 ans, j’ai fait un stage de musique en Autriche, à Salzbourg, et j’ai visité Vienne. C’était la première fois que je suivais une masterclass en dehors du Maroc. Une merveilleuse expérience. Quand j’ai redécouvert Vienne il y a quatre ans pour des masterclass et des concerts, j’ai eu à nouveau un coup de cœur. J’ai aussi eu la chance d’être bien entourée et d’y faire de belles rencontres. J’adore cette ville magnifique, j’aimerais y habiter un jour. Les plus grands compositeurs l’ont foulée. On se promène dans ses rues en découvrant que Mozart a vécu ici, que Beethoven a composé une symphonie là… En suivant le cheminement de ces artistes, on se sent encore plus proche de cette histoire, de ces œuvres écrites il y a des siècles et que l’on joue encore aujourd’hui.

Quel est votre lien avec le piano, l’une des clés de la connaissance de soi, d’après vous?

C’est un instrument très solitaire. On n’intègre pas forcément un orchestre, on est souvent sollicité en solo, en musique de chambre aussi. Le piano est à la fois harmonique et mélodique. On se suffit un peu à soi-même. On n’a pas besoin de quelqu’un pour nous accompagner, et c’est précieux. Depuis l’enfance, je suis sensible au concept d’harmonie, à tout ce qui colore les mélodies. J’ai surtout évolué dans le répertoire de soliste. On travaille 7 heures seule, pour jouer devant des centaines de personnes. C’est un processus entre moi et moi même! J’ai appris à me connaître, à découvrir mes limites, mes capacités – non seulement techniques, mais aussi scéniques. Il faut conscientiser le temps et l’espace sur scène: jouer 1h30 est un voyage qui se travaille. Il est important de connaître une pièce, mais la défendre sur scène dans un temps et un espace donnés face au public, c’est encore une autre dynamique. Il faut se connaître soi-même pour savoir comment l’effectuer et le faire sentir aux autres. Parfois, je fais des exercices de méditation en travaillant. Connaître son caractère, son tempérament, permet de mieux appréhender le répertoire, la scène, le rapport à l’instrument. C’est d’autant plus vrai pour les pianistes, car même en musique de chambre, on a des parties de jeu très conséquentes. Cela représente énormément de travail mené en solitaire. Le challenge est magnifique, et si on se connaît bien, le moment de pratique est beaucoup plus intéressant.

Votre instrument est-il une sorte d’ami, de confident?

J’ai toujours eu, je crois, un rapport sain à l’instrument. C’est important de ne pas s’acharner. Quand des passages ne marchent pas, plutôt que d’y passer des heures, il faut savoir s’arrêter, prendre l’air, se balader. J’ai longtemps essayé de comprendre comment fonctionnent la mécanique, la projection du son. Il faut faire preuve de compréhension et d’adaptation, comme si l’instrument était une personne, comme si c’était un échange. Car en concert, on ne joue jamais sur son propre piano. J’ai avec lui une relation d’amitié, de confidence. Quand je joue pour le plaisir, j’ai envie de lui transmettre ces émotions, de lui raconter quelque chose, dans un moment de lâcher-prise.

Comment est né votre amour de la musique?

Née dans une famille de mélomane, j’ai baigné dans la musique traditionnelle, le classique, la pop, etc. Ma grande sœur jouait du piano: cela a naturellement suscité ma curiosité d’enfant, et j’essayais de faire quelques notes. Dès mes trois ans, elle m’a appris des morceaux. À six ans, mes parents m’ont inscrite à des cours. C’était un apprentissage très ludique. Je l’ai d’abord perçu comme un hobby, il n’était pas question d’en faire un métier. J’ai été très bien accompagnée par mes professeurs au Maroc. Au fil des expériences, des réussites, on se sent plus en confiance, on a envie de monter des projets. À l’adolescence, une régularité de travail s’est imposée. Comme j’ai un caractère de bosseuse, c’était naturel. Après l’école, j’effectuais deux heures de piano. Puis à 16 ans, j’ai été admise au Conservatoire national de musique de Paris. L’emploi du temps était aménagé: le matin, je suivais mes cours de terminale scientifique, l’après-midi était consacré à la musique. C’était très stimulant de suivre le même chemin avec d’autres élèves.

Vous aviez la rage de réussir?

Oui. Mes parents m’ont inculqué très jeune la valeur du travail. Il n’y a pas de secret: mener à bien un projet requiert de la discipline, de la rigueur, du travail. Quand on veut, on peut. Mon ambition est liée à ma passion, à mon amour pour la musique, pour l’ouverture culturelle. Il faut alimenter la passion par une discipline. J’ai grandi avec cette valeur, que je défends beaucoup. L’envie de réussir, c’est celle de pouvoir faire ce que l’on aime, d’être en accord avec soi-même, de ne pas être contrainte à exercer un métier éloigné de nous. J’ai aussi été entourée par mes professeurs, mes coachs, bienveillants, qui me disaient: «Si tu fais quelque chose, fais-le à fond!» Aujourd’hui, mon travail est toujours très régulier. Je ne peux pas prendre une semaine de vacances n’importe quand. Je le sens, c’est physique, physiologique. Il faut maintenir un rythme, surtout quand on donne des concerts. J’ai aussi appris de nouvelles méthodes. Prendre sa partition et faire un travail mental peut faire avancer l’ouvrage de 30%. Et il faut aussi beaucoup de repos, mener une vie saine, être bien entourée.

Titulaire d’un master en affaires publiques culturelles à Sciences Po Paris, comment avez-vous mené de front ces cours et la musique?

Pendant cinq ans, j’ai jonglé entre les deux grâce à une organisation millimétrée. Tout était calculé à l’heure près. C’était très intense, sans moment de répit. Mais, portée par une énergie débordante, je suis très heureuse de l’avoir fait. J’en récolte les fruits, et ça m’a fait grandir. Suite à mon cursus, l’école de Sciences Po a ainsi créé le parcours de musicien de haut niveau, lequel n’existait pas. Les cours sont maintenant aménagés. Je suis en étroite collaboration avec l’établissement, pour prodiguer des conseils à ce sujet. J’ai ouvert le chemin, en quelque sorte, et j’en suis très contente. Depuis le Maroc, Sciences Po m’a toujours intéressée et attirée. J’ai travaillé dur dans l’objectif de l’intégrer. Le programme pédagogique correspondait à cette ouverture diplomatique, culturelle, pour connaître les enjeux du monde actuel. C’était une combinaison idéale avec la musique, parce que le travail solitaire d’un artiste peut vite vous placer dans une bulle, vous éloigner de ce qu’il se passe autour de vous. Je craignais cet isolement. Mais le master en affaires publiques culturelles que j’ai suivi m’a appris à être une musicienne consciente, qui sait appréhender les enjeux et les acteurs du monde culturel. Et c’est complètement en adéquation, en alignement, avec ma perception de la musique.

Connaissez-vous des moments de transe sur scène?

Ça dépend. Lors de certains concerts, les planètes s’alignent. Un magnifique piano, une belle salle, une ambiance chaleureuse peuvent créer des moments magiques. J’ai déjà vécu des états d’élévation, d’intensité musicale, où je suis connectée à 100% avec l’œuvre, le compositeur, moi-même et le public. Quand ces facteurs s’alignent, c’est génial, magnifique, mémorable. Et ça ne se produit pas forcément dans des grandes salles ou lors d’événements médiatisés, mais dans des églises, des petites salles.

Comment gérez-vous le stress, le trac?

C’est un sujet très important, qui mériterait d’être abordé plus ouvertement dans le milieu. Car beaucoup de personnes arrêtent la musique à cause du stress lors des auditions. Je suis persuadée que ça se travaille, comme un coach qui prépare un sportif à une compétition. Avec l’expérience, j’ai appris à comprendre le stress, à le maîtriser. Plus je joue, plus je connais mon rapport à la scène. Et la méditation m’aide beaucoup. Elle me permet d’être ancrée dans le présent, pendant le jeu. En effet, l’anticipation cause souvent du stress. Être ancrée dans le moment, voyager en même temps que la musique, cela s’apprend. Plus j’évolue, plus je suis rationnelle: si l’on se prépare bien, le résultat est très proche de la préparation. Ainsi, mon stress ne dépassera jamais un certain seuil. D’un autre côté, s’il n’y a pas de stress, c’est inquiétant: cela veut dire qu’il n’y a pas d’enjeu, pas de stimulation.

Partagez-vous cette citation du pianiste Alfred Cortot: «Le propre du grand pianiste n’est pas d’ignorer la technique, mais de l’oublier»?

Oui! Une fois sur scène, notre but est de ne plus penser à la technique. C’est pourquoi nous travaillons l’instrument pendant des heures, jusque dans les moindres détails. Il faut laisser infuser ce que l’on a construit. Tout ce travail permet d’atteindre un palier, une élévation. Avant un concert ou un concours, mes coachs me disent souvent: «Maintenant, tu oublies tout ce que je t’ai dit, tu y vas et tu joues!»

Comment s’approprier ces œuvres multiséculaires qui ont été tellement jouées? Et comment ne pas se laisser intimider par celles-ci?

 Il y a un répertoire très joué, intemporel, que l’on présente souvent en concert, et il y a celui que l’on ne joue pas, pour des questions liées aux modes. C’était aussi l’idée de mon disque Carnaval: Poulenc est un compositeur un peu sous-estimé, on ne le joue pas assez. Il a pourtant son propre langage, son univers personnel. J’essaie de défendre ces projets, de jour ces pièces peu interprétées et tout aussi méritantes, belles. Je ne me sens pas intimidée par le répertoire très joué. Le challenge est de comprendre l’œuvre sans être influencée par les façons de jouer à la mode. Ces tendances font que tout le monde pratique un peu de la même manière. Il s’agit de faire table rase dans son esprit et d’aborder un territoire sans a priori. C’est difficile, car les réseaux, les plateformes nous donnent accès à tous les enregistrements existants. Mais c’est un processus sain, et un bel exercice que de privilégier une vision personnelle, de commencer par le texte, pour ensuite s’inspirer, éventuellement.

Êtes-vous passionnée par la lecture des partitions?

J’ai la chance d’avoir été sensibilisée au déchiffrage de partitions depuis l’enfance. Je peux passer des heures à lire toute l’œuvre pour piano de Schumann à la bibliothèque, à parcourir ces quatre volumes comme un livre. J’entends la musique, ou je la déchiffre sur l’instrument. J’adore! Les pianistes ont tellement de répertoires à explorer. C’est presque un moment de relaxation. Et comme pour la pratique d’une langue, cela s’entretient, au risque de perdre ses réflexes. C’est aussi une voie d’apprentissage précieuse sur le compositeur, le style, l’époque. Ce sera central dans mon enseignement pédagogique futur.

En quoi l’enseignement est-il important pour vous? Est-ce aussi un enjeu pour rendre plus accessible la musique classique à tous les publics?

J’aime enseigner. Je suis actuellement une formation au Conservatoire pour préparer le certificat d’aptitudes. On apprend les outils pédagogiques, c’est très technique, scientifique. L’enseignement prendra une place dans ma vie d’artiste. Il nourrit non seulement les élèves, mais aussi l’enseignant. J’apprends beaucoup. On a affaire à des profils différents, chacun a son propre diagnostic. Je veux défendre la musique classique comme un élan, une énergie que l’on trouve dans la pop. Les compositeurs ont écrit ces œuvres, portés par des élans musicaux. Ils étaient à la fois chefs, compositeurs, interprètes. Aujourd’hui, on est dans une ère d’expertise, de rigidité, quifait perdre cet élan naturel de la musique. À l’époque, les auditeurs applaudissaient à la fin d’une cadence ou pendant un pic de l’œuvre. Actuellement, c’est un peu effacé. Or, j’adorerais que le public s’exprime, car il fait aussi partie du concert. J’ai envie de faire évoluer les choses en ce sens.

Que vous apportent vos actions de médiation dans les écoles, mais aussi auprès des publics éloignés de la culture?

Ces actions de transmission m’accompagneront toute ma vie. Elles me tiennent vraiment à cœur, me font grandir et m’élèvent humainement. C’est magnifique d’aller à la rencontre d’autres publics. J’adore intervenir dans les écoles, donner des concerts pour les enfants, mais aussi dans des hôpitaux, dans des lieux éloignés de la culture. Les gens en attendent tellement. Je chéris ces moments. On essaie d’apaiser les âmes aussi. Récemment, j’ai joué dans une prison. Ce public a besoin de ces instants : c’était un concert où l’écoute était pure, investie. C’était précieux de pouvoir apporter un peu de bonheur à ces personnes. Au Maroc, à Marrakech, j’ai participé à une levée de fonds pour aider les victimes du séisme de septembre 2023. À Ouarzazate, j’ai donné un concert pour les enfants. J’ai eu la chance de baigner dans une éducation de la bienveillance, du partage, de l’altruisme, du beau, de l’art, et de m’y épanouir. C’est à mon tour de la transmettre.

Que vous a appris le fait de vivre en France?

J’ai grandi dans une culture franco-marocaine. Mon arrivée en France n’a donc pas été si bouleversante. Et comme ma grande sœur vivait à Paris, je n’étais pas seule. Mes parents venaient souvent me voir. Le Maroc me manque, mais poursuivre mes études en France était une continuité naturelle. Au début, les concerts et les voyages étaient plus difficiles à gérer. C’est un quotidien particulier, où il est important d’avoir une hygiène de vie et de travail. On est tout le temps dans les transports, on reçoit beaucoup de sollicitations. Il fallait connaître mes limites et les imposer: si j’ai besoin de rentrer dormir après le concert, je le fais. Le métier ne se réduit pas au fait de donner un concert. Il y a beaucoup de choses autour, comme la gestion administrative, les contrats, etc. J’ai appris à Sciences Po l’écosystème existant derrière un événement, tous les acteurs culturels. Il est important de les respecter.

Quelles sont vos autres passions?

J’adore la danse. Elle anime, libère le corps. Dès que j’ai un peu de temps, je prends des cours. Plus jeune, j’ai participé à un dance camp de hip-hop en Pologne, à Cracovie, mené par des chorégraphes réputés, comme ceux de Beyoncé et de Rihanna. Nous étions 300 dans la salle, et c’était tellement beau! J’aimerais que l’on retrouve cette énergie commune dans la musique classique.