Nouveau gisement d'or noir ?

Quelle meilleure nouvelle que celle d’une découverte d’un gisement important d’hydrocarbures surtout dans un contexte de faible croissance post-révolutionnaire ? Dans le cas de la Tunisie, qui s’attend au mieux à un point de croissance en 2011, l’annonce faite par la compagnie pétrolière canadienne DualEx Energy International de la présence d’un milliard de barils dans la région de Bouhajla, à l’ouest du champ de Sidi Kilani (centre-est du pays), qui a donné jusqu’ici 48 millions de barils, a en tout cas fait grimper de 40 % sa valeur à la Bourse de Toronto. À ce stade, l’estimation est une moyenne, l’hypothèse haute étant de 1,6 milliard contre 618 millions de barils au minimum. Une étude sismique en trois dimensions doit encore être menée avant les premiers forages. D’après le dernier Rapport statistique sur l’énergie mondiale de British Petroleum (BP), daté de juin 2010, les réserves prouvées de la Tunisie étaient de 600 millions de barils fin 2009 (trois fois moins qu’en 1989), pour une production estimée à 86 000 barils par jour. La perspective d’être assis sur un nouveau gisement de plus ou moins 100 milliards de pétrodollars n’a pu mettre qu’un peu de baume au coeur du ministre des Finances, Jalloul Ayed, qui estimait, le 1er avril, les pertes en investissements étrangers à un milliard de dinars (499 millions d’euros).
Par Jérôme Bourgeois