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RD CONGO : UN RÉGIME À BOUT DE SOUFFLE

Par zlimam - Publié en janvier 2018
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Au cours des deux dernières décennies, la République démocratique du Congo (RDC) a réussi, en revenant sur la plupart des engagements pris, à se jouer de la communauté internationale, laquelle n’a jamais fait preuve de la fermeté nécessaire pour que le pays respecte ses promesses. Dernière illustration en date : l’accord global et inclusif du 31 décembre 2016, qui aurait dû déboucher sur l’organisation d’élections présidentielle et législatives en cette fin d’année 2017. Non seulement elles n’ont pas eu lieu, mais rien ne dit que ces scrutins pourront se dérouler en 2018. Le climat politique est tout sauf au beau fixe. Les successions de gouvernements d’unité nationale n’ont profité qu’à certaines familles politiques, en particulier celles de la majorité présidentielle, accentuant encore les divisions internes et paralysant les tissus économiques et sociaux. Et la RDC n’a pas tiré la leçon des autres pays africains où de tels dénis de droits ont radicalement changé le paysage politique, comme très récemment au Zimbabwe.
Quelles que soient les perspectives politiques, économiques, sociales et régionales pour la RDC, elles resteront hypothétiques aussi prometteuses soient-elles – en l’absence de stabilité dans les régions de l’est du pays, en particulier dans les deux provinces du Kivu. Sans parler des relations avec les pays voisins. Si Joseph Kabila n’y est pas parvenu depuis plus de quinze ans, on ne voit pas comment ses amis, ses « troupes », y parviendraient demain. Un changement de la garde est donc nécessaire. S’agira- t-il de Moïse Katumbi qui, comme Kabila, est originaire de la province du Katanga ? Sera-t-il autorisé à revenir d’exil et participer à temps au renouvellement démocratique ? Sera-t-il incarné par le plus jeune et exubérant Vitale Kamerhe, le président de l’Union pour la nation congolaise (UNC) ? Soutenu par les Kivus, dont il est originaire, acceptera-t-il de s’allier à ceux de la province de l’équateur – et principalement le Mouvement de libération du Congo (MLC) de Jean-Pierre Bemba (incarcéré à La Haye) ? Pourra-t-il collaborer avec les tshisekédistes de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) ?
Au-delà de ces hypothèses, une chose est certaine : l’intransigeance du régime Kabila pourrait difficilement perdurer au-delà de 2018. Les Congolais, qui ont eu leur lot, ont maintenant besoin d’un renouvellement profond. Pas d’un simple remplaçant. Ou d’un clone. Et une telle longévité, en violation de la Constitution, ne bénéficiera certainement pas du soutien de l’administration américaine. Pour ce régime, la fin semble proche. Avec des conséquences imprévisibles.