Romuald Yonga
«Indépendance, transparence
et résultats plus probants»
La dynamique de création de nouveaux fonds d’État s’accompagne d’une diversification de leurs ressources comme de leurs finalités. Reste à obtenir des effets sur le terrain plus visibles. Entretien avec le fondateur et CEO d’African Markets, qui s’intéresse depuis longtemps à ce sujet.
AM: En 2014, dix fonds souverains étaient en activité en Afrique, et cinq en projet. Quels sont les principaux changements en une décennie?
Romuald Yonga: Nous assistons depuis dix ans à une prolifération de fonds souverains sur le continent. Leurs objectifs sont assez différents, tout comme leurs sources de revenus, leurs stratégies, leurs actifs sous gestion. Sur les cinq qui étaient à l’étude en 2014, trois ont depuis été créés, au Zimbabwe, au Mozambique et à l’île Maurice. Beaucoup des nouveaux fonds ne concernent pas des pays exportateurs d’hydrocarbures ou de minerais, mais entendent soutenir le tourisme, le développement des énergies, les infrastructures, etc. Le fonds souverain mauricien a été lancé pour répondre à la pandémie, afin d’aider les entreprises, notamment dans le domaine du tourisme, à surmonter la crise du Covid-19. Au Sénégal, le FONSIS alloue une partie de ses recettes pour investir dans des secteurs clés (agriculture, éducation, santé, énergies, etc.). Le cas...