Sanaa El Aji
« Le corps des femmes est sous le contrôle de la société »
Par
Astrid Krivian
Publié le 24 avril 2018 à 13h59
Durant six ans, cette sociologuejournaliste-romancière a étudié la vie sexuelle des Marocains et des Marocaines célibataires, avant le mariage. Hors la loi, hors des normes admises, mais pourtant bien réelle. Pour la sortie de ce premier essai, elle décrypte les enjeux de cet univers tabou.
Ses chroniques modernistes publiées dans la presse marocaine défendent les libertés individuelles, l’égalité hommes/femmes, dénoncent l’hypocrisie sociale sur des sujets encore tabous comme la religion, la sexualité, décryptent les paradoxes des discours et des actes, prônent la tolérance, l’acceptation du pluralisme des individus. Originaire de Casablanca, d’une « famille nombreuse et plutôt modeste » précise-t-elle, Sanaa El Aji, 41 ans, cultive l’indépendance et la diversité des disciplines, à l’image de son parcours : journaliste, doctorante en sociologie, romancière, consultante en communication. Elle a contribué à deux ouvrages collectifs, Lettres à un jeune marocain (Le Seuil, 2009) et Femmes et religions (Le Fennec, 2014). Elle publie un essai sociologique sur la sexualité préconjugale dans son pays : Sexualité et célibat au Maroc, pratiques et verbalisation (La Croisée des Chemins, 2017). Pendant six ans, elle a enquêté sur cette sexualité interdite par la loi, la religion, la société, mais existant pourtant dans le réel. Elle y...