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Découverte / Côte d’Ivoire

Soutenir et autonomiser les femmes

Par Francine Yao - Publié en mars 2022
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Le FAFCI intervient dans divers secteurs d’activité, comme l’agriculture. NABIL ZORKOT
Le FAFCI intervient dans divers secteurs d’activité, comme l’agriculture. NABIL ZORKOT

Elles sont l’autre moitié de la Côte d’Ivoire. Et une priorité en matière d’émancipation et de protection.​​​​​​​

L’amélioration de la condition des femmes est un pan important de la politique sociale du pays. Dans les secteurs de l’éducation, de la santé, de l’entrepreneuriat ou du leadership, des initiatives ont été mises en oeuvre en vue de faire évoluer positivement leur situation, en particulier celles qui vivent en milieu rural. En effet, selon plusieurs rapports d’organismes nationaux et internationaux, même si la situation des femmes en Côte d’Ivoire a évolué dans le temps, elle demeure tout de même préoccupante. Notamment en ce qui concerne la scolarisation des petites filles, la lutte contre les grossesses en milieu scolaire, la mortalité maternelle ainsi que l’autonomisation. Autant de défis qui font l’objet d’une attention soutenue de la part des gouvernants et des acteurs de la société civile.

Ainsi, dans l’optique de favoriser la scolarisation des jeunes filles, le gouvernement s’est doté d’un Plan stratégique d’accélération de l’éducation des filles (PSAEF) en mars 2018. Et, en juin 2021, il a ratifié un accord de prêt d’un montant de 15,7 milliards de francs CFA (24 millions d’euros) pour financer le projet de construction et d’équipement de trois lycées d’excellence pour filles dans les régions de La Bagoué, de La Mé et du Sud-Comoé. Ces lycées auront chacun une capacité globale de 1 000 élèves, avec 800 lits de dortoir pour la partie internat. La réalisation de ces infrastructures scolaires s’inscrit dans un vaste projet de construction de 12 lycées d’excellence pour jeunes filles.

D’autre part, le gouvernement a approuvé le 3 avril 2019 en Conseil des ministres un investissement de 1,6 milliard de francs CFA sur la période de 2020 à 2024, afin de réduire le taux de mortalité maternelle et celui de la mortalité infanto-juvénile (des enfants de moins de 5 ans). Ce projet s’articule autour du renforcement de la santé communautaire et de la chaîne d’approvisionnement, de l’augmentation des ressources humaines et de l’amélioration de la qualité des soins. L’objectif est de permettre de réduire le taux de mortalité maternelle de 614 à 417 pour 100 000 naissances vivantes, et celui de mortalité infanto-juvénile de 91 à 59 pour 1 000 à l’horizon 2024.

L’ENTREPRENEURIAT POUR PLUS D’INDÉPENDANCE

Au-delà des investissements dans les secteurs de l’éducation et de la santé, la question de l’autonomisation économique représente un chantier important pour le gouvernement. En 2019, un document de stratégie nationale destiné à donner un coup d’accélérateur à l’indépendance économique des femmes a été élaboré. « Il constituera une feuille de route pour la planification du développement et le bien-être social », indiquait Belmonde Dogo, alors secrétaire d’État en charge de l’Autonomisation des femmes.

En outre, la mise en place d’instruments tels que le Fonds d’appui aux femmes de Côte d’Ivoire (FAFCI) a permis depuis 2012 à plusieurs milliers d’entre elles de bénéficier de financements pour leur activité économique. Face aux difficultés qu’éprouvent de nombreuses femmes à accéder aux crédits, notamment en passant par les systèmes bancaires classiques, la Première dame Dominique Ouattara a institué ce fonds. Le président a en outre régulièrement apporté son soutien à cet appui financier. Il a ainsi revu à la hausse le montant alloué à ce programme de haute portée sociale. Le chef de l’État a fait porter le capital du FAFCI à 10 milliards de francs CFA, qui ont profité à 122 000 femmes en 2017. Puis à 25 milliards de francs CFA en 2021, permettant à près de 300 000 femmes de mener des activités génératrices de revenus.

Le FAFCI intervient dans divers secteurs d’activité, tels l’entrepreneuriat, l’agriculture, la pisciculture, le commerce. Ce sont des habitantes des localités de Man, Bondoukou, Korhogo, Bouaké, Dimbokro, Séguéla, Bouaflé, ou encore Guiglo qui ont bénéficié de financements issus de ce fonds. Citons également, en marge du FAFCI, le Fonds femme et développement, doté de 5 milliards de francs CFA en faveur de l’entrepreneuriat féminin.