Tiffany Wognaih
Or : «La valeur ajoutée se crée principalement à l’étranger»
Les autorités maliennes ont adopté un nouveau code minier, afin que l’or rapporte davantage au pays. Tiffany Wognaih, senior associate au sein de la société de conseil J.S. Held, à Londres, est spécialiste du secteur minier africain. Elle nous explique les enjeux derrière le bras de fer entre l’État malien et les compagnies minières, notamment la canadienne Barrick Gold.
AM: Les codes miniers en vigueur sont-ils défavorables aux États africains?

Tiffany Wognaih: Plusieurs gouvernements, notamment en Afrique de l’Ouest, estiment que les codes actuels ne sont pas structurés de manière à contribuer significativement au développement ou à ajouter de la valeur locale dans le secteur extractif. Cela est particulièrement vrai pour les minerais exportés à l’état brut, car la valeur ajoutée se crée principalement à l’étranger. Par ailleurs, l’évolution rapide de la législation minière et des technologies dépasse souvent la capacité des gouvernements à adapter leurs codes miniers. Cela oblige les États à réévaluer leurs législations à l’aune de l’évolution des enjeux.
Comment comprendre la saisie d’or au Mali début janvier à la compagnie canadienne Barrick Gold?
Le gouvernement malien a affirmé que Barrick Gold devait des arriérés fiscaux. Nous ne savons pas si le gouvernement de la junte...