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C’est comment?

Une intelligence africaine?

Par Emmanuelle Pontié
Publié le 4 avril 2025 à 12h23
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L’intelligence artificielle et ses promesses révolutionnaires pour le monde, et surtout pour l’Afrique, s’invitent partout. Au Sommet pour l’action sur l’IA, en février dernier à Paris, à une table ronde dédiée à l’Afrique à l’Unesco et au forum Africa AI Village dans le même temps… Ou encore en ce tout début avril à Kigali, au Rwanda, au Sommet mondial sur l’intelligence artificielle, avec pour thème « L’IA et le dividende démographique de l’Afrique ».

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Dans la foulée doit se lancer le Conseil africain de l’IA, annoncé par Smart Africa, une alliance d’une quarantaine d’États qui s’attelle à promouvoir l’utilisation des nouvelles technologies sur le continent. Le but : fournir une plate-forme permettant aux nations de tirer parti du nouvel outil pour transformer leurs économies, leurs industries et leurs sociétés.

Car il est bien là, l’enjeu de demain. L’IA pourrait bien sûr pallier bon nombre de carences en matière de santé, d’éducation, d’agriculture, de gestion, etc. Elle est d’ores et déjà considérée comme une source de progrès vertigineux.

Bien sûr, le continent n’est pas encore assez « formaté » pour la développer et l’utiliser. La faible disponibilité d’Internet, son coût qui demeure élevé et les mauvaises connexions sont un réel obstacle. Ainsi que la pénurie de data centers nécessaires au traitement des masses de données qui approvisionnent les applications basées sur l’IA.

Se mettre à la page entraînerait, au-delà d’une volonté forte, de gros financements. Pour autant, sans imaginer dès demain une IA made in Africa, on peut espérer que des technologies performantes, créées ailleurs, puissent être importées sur le continent afin qu’il en profite. En attendant que le secteur privé, au-delà des soutiens des États, s’empare du sujet et investisse.

Pourquoi pas ? L’Afrique regorge de jeunes, capables de se former rapidement aux services numériques nouveaux et rodés au développement d’applis adaptées aux besoins du quotidien africain. Les incubateurs et pépinières de start-up se développent, surtout en Afrique anglophone. Le vivier de talents et l’appétence sont là. Et il est fort probable que, contrairement aux statistiques chagrines qui prédisent déjà que le continent sera dernier de la classe en matière d’IA, l’Afrique surprenne le monde…