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Interview

Yamina Benguigui
« Réaliser un film, c'est lever un tabou »

Par Astrid Krivian - Publié en juillet 2021
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BERTRAND RINDOFF PETROFF/GETTY IMAGES
BERTRAND RINDOFF PETROFF/GETTY IMAGES

Son nouveau long-métrage, Sœurs, dépeint la quête identitaire de trois femmes issues de l’immigration, partagées entre la France et l’Algérie. La réalisatrice aborde le thème du déracinement, le poids de la mémoire, les luttes féminines et la difficulté à briser les silences, à bâtir un récit familial.​​​​​​​

Autrice  de  nombreux  documentaires,  dont  le  marquant Mémoires d’immigrés, l’héritage maghrébin, productrice, engagée dans le combat pour les droits des  femmes,  ex-ministre  déléguée à la Francophonie (de 2012 à  2014),  la  cinéaste  présente Sœurs, son deuxième film de fiction, vingt ans après Inch’Allah dimanche. Porté par un souffle dramatique et un casting quatre étoiles (dont l’écrivaine Faïza Guène, pour son premier rôle au cinéma), il raconte les tiraillements identitaires de trois sœurs franco-algériennes – Isabelle Adjani en alter ego de Yamina Benguigi, Rachida Brakni et Maïwenn. Partagées entre les deux rives de la Méditerranée, elles nourrissent également l’espoir de retrouver leur frère, enlevé durant leur enfance par leur père. De retour sur la terre de leurs aïeux, elles assistent à la naissance du Hirak, le soulèvement du peuple algérien. Reliant la petite et la grande histoire, cette œuvre, où l’émotion affleure tant dans les cris qu’à travers les silences, explore des thèmes chers à la réalisatrice, cette fois à travers le prisme du « je » : le déracine-ment, la complexité à trouver sa place en tant qu’enfants issus de l’immigration, la lutte des femmes pour leur indépendance, la difficulté à raconter l’histoire familiale, à briser les non-dits, exhumer le passé, édifier une mémoire.

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