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300 !

Par zlimam - Publié en février 2011
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Trois cents numéros. Tout de même… On a du souffle, de la résistance, de la « durabilité ». Pour un mensuel, c’est une belle aventure. La preuve d’une identité forte, qui « passe » quelle que soit l’époque. Trois cents numéros, c’est aussi un pan de l’histoire que l’on retrouve dans nos pages. La fureur, la cruauté, le talent des hommes, les belles histoires, les tragédies, la désespérance et l’espérance africaines, ces personnages « énormes » d’une autre époque que l’on a croisés, les nouveaux acteurs qui apparaissent, le douloureux processus de démocratisation et de développement que l’on tente de suivre et d’analyser, les crises destructrices et les crises salvatrices, les moments de grâce, et même les penalties qui s’écrasent sur la transversale à la dernière seconde…

Trois cents numéros, c’est aussi la présence de notre grande famille, de tous ceux qui nous ont aidés, tous ceux qui ont collaboré hier et ceux qui collaborent aujourd’hui, c’est le souvenir de nos grands frères et de nos grandes soeurs qui nous ont quittés (avec un salut tout particulier à Elimane Fall et à François Poli), c’est aussi le dévouement, l’énergie de l’équipe actuelle, venue presque des quatre coins du monde (oui, d’Irlande, du Viêt Nam, de Grèce, de Côte d’Ivoire, du Cameroun, des Antilles, d’Iran, de Tunisie, et même de Sicile…).

Trois cents numéros, c’est aussi mon histoire particulière, intimement liée à ce titre. J’y ai fait mon premier stage, il y a des lunes et des lunes… J’y suis toujours revenu d’une manière ou d’une autre. Et, depuis janvier 2006, c’est l’aventure exaltante, difficile, essentielle de l’entreprise indépendante.

Aujourd’hui, Am est devenu une référence de la presse francophone internationale. L’idée, évidemment, n’est pas de se contenter de cette capacité à durer. Nous sommes à la fois déjà modelés par l’expérience, mais aussi encore jeunes, prêts à grandir. À nous développer, à prendre des risques. Nous souhaitons associer à notre destin de nouveaux talents, explorer de nouveaux territoires, sur Internet, dans d’autres langues peut-être, et dans d’autres domaines… Nous souhaitons être un acteur de cette renaissance africaine, de ce renouveau du continent, que l’on voit se dessiner difficilement, mais se dessiner quand même.

La communication, c’est la très grande évolution de notre époque. En quelques années, avec Internet, la téléphonie mobile, la télévision satellitaire, la fibre optique, tout a changé. Le monde s’est ouvert, fragmenté, globalisé tout à la fois. Nous avons un accès quasiment illimité à tous les flux d’information possibles. Nous sommes devenus les témoins et les acteurs de notre époque. Nous pouvons tous apprendre de notre voisin. Dans cette nouvelle humanité en train de naître, dans une Afrique qui compte un milliard d’habitants et qui tente de trouver sa voie vers demain, les médias ont un rôle essentiel à jouer. Ils sont transmetteurs, intermédiaires, facilitateurs, éclaireurs. Ils sont aussi l’un des instruments essentiels de la liberté et de la démocratie. Ici, au siège d’Am, à Paris, on regarde nos trois  cents numéros déjà parus.

On imagine les trois cents prochains et on est fermement décidés à jouer notre rôle.

Par Zyad LIMAM